Aegirson – “Requiem Tenebrae”
France – 2003 – Thundering Records – 61'56
1. Escape – 5'39
2. Terra Incognita – 6'37
3. Queen Of The Desert – 4'16
4. Forsaken – 5'46
5. Behind The Gates Of Hell – 6'34
6. Not The End – 5'00
7. Awaiting Deliverance – 5'52
8. Depth – 5'25
9.
Interlude – 1'28
10.
Lost In Fairyland – 5'03
11.
The Wolves Leader – 5'12
12.
Aelin Amarth – 5'04

Line-up :
Geoffray Baumont : vocals & guitars
Jackie Aelterman : female vocals
Alexandre Droesch : guitars
J.B. Chalmandrier : bass & vocals
Bertrand Minary : drums & vocals
Priscilla Leroy : keyboards
Additional Musician :
Thierry Lebourg (DYSLESIA) : vocals on #10

Il y a des groupes comme ça qui ne procurent pas plus d'enthousiasme qu'un : “mouais, bof…”, après les premières écoutes. Alors, on laisse le disque de côté et on se dit qu'on y repassera plus tard… Et puis finalement, on se rend compte que certaines mélodies nous reviennent en tête et on retourne de plein gré se plonger dans le disque en question en réalisant que ce n'est finalement pas si mal que ça et que c'est même bien, et, passez-moi l'expression, après s'être rendu compte de ça, on se sent finalement un peu con. AEGIRSON est de ceux-là. Avec une pochette, un nom d'album et des titres de pistes peu originaux (très heroic/fantasy, très novateur donc…), on n'a pas vraiment envie de faire l'effort, et c'est en définitive assez compréhensible. Mais, en homme ouvert d'esprit et curieux de ce qui se fait, on tente quand même de pousser le vice plus loin. Présentation :
AEGIRSON (peut-être qu'un jour, les groupes en auront marre de trouver des noms imprononçables…) est une formation bourguignonne, plus toute jeune, et qui commence seulement à faire parler d'elle (ou alors, c'est que j'avais mes yeux et mes oreilles dans ma culotte…). Après deux MCD (“Inside” en 1997 et “Dark Chapters” en 1999), le groupe fait son come-back avec son premier album “Requiem Tenebrae” et même s'il n'est pas une claque monumental, il a de quoi se défendre et constitue une très bonne carte de visite pour un groupe qui se veut résolument prometteur (je serai bien curieux d'écouter leurs deux MCD pour me rendre compte de l'évolution).
Côté musique, on découvre un subtil mélange de Heavy mélodique, de Dark, de Prog (dans une certaine mesure) ajouté à diverses ambiances acoustiques, symphoniques à tendance épiques, voire Black quelques fois. Le tout est exécuté de façon très honorable, la musique est bien mise en valeur même si on note un certain essoufflement coté prod. Elle est très claire et ne lèse aucun instrument mais manque un peu de pêche. On s'en rend surtout compte au niveau vocal. Outre un chanteur à la voix hargneuse très correcte, et à la voix claire trop peu précise à mon goût (vous avez pu remarquer qu'il y a plusieurs membres qui assurent les partie de chant, je me doute donc que ce n'est pas la même personne qui est l'origine de ces deux voix, mais je n'ai pas réussi à identifier qui fait quoi), une chanteuse lyrique se greffe sur nombre de passage. Et c'est bien là le problème, la vocaliste en question a résolument un bel organe qu'elle met à profit d'une musique qui la justifie à juste titre mais elle dénote un peu trop avec le côté un peu poussif du son même si celui-ci est mineur. Pour continuer l'éloge méritée de Jackie, je voudrais m'attarder sur le refrain du titre (“Awaiting Deliverance”) qui est un chef d'œuvre en la matière. Notre chère amie a réalisé des parties en chœurs vraiment sublimes et même si ce refrain est chanté en français (les habitués du site auront peut-être compris que je ne suis pas fan de la langue de Molière dans le Metal), ça n'entache en rien, je suis tombé amoureux ! A noter aussi l'apparition sur le titre “Lost In Fairyland” de la voix très Edguyenne de Thierry Lebourg de DYSLESIA
Au final, on se rend compte que le groupe ne révolutionne rien mais c'est tellement bien foutu qu'on n'a vraiment pas envie de laisser ce disque prendre la poussière, il mérite bien meilleur traitement. Il y a par contre un problème sur lequel je voudrai m'étendre un peu : je n'ai que très peu apprécié le fait de trouver un riff de THERION dans le titre “Queen Of The Desert” sans que ce détail soit mentionné (il s'agit du riff final du morceau "In The Desert Of Set" de l'album "Theli"). Il n'est pas critiquable de vouloir rendre hommage à un groupe que l'on aime beaucoup (THERION figure dans la liste des formations qui ont influencé AEGIRSON, remarque, leur musique ont de nombreuses sonorités similaires, mais bien loin du pompage pur et dur), mais de là à s'accaparer un riff note pour note, avec l'orchestration qui va bien, je trouve ça pas très honnête, mais bon, le reste compense donc on va rester indulgent…

Alors, après s'être senti un peu ridicule, on se sent finalement fier d'avoir donné un petit coup de pouce (aussi minime soit-il) à ce groupe en devenir. A suivre de près.

Ben : 80% (Février 2004)



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