Atrox - "Terrestrials"
Norway - 2002 - Season Of Mist - 67'53
1. Lay - 3'21
2. Ruin - 7'17
3. Mare's Nest - 6'05
4. Nine Wishes - 6'02
5. Human Inventions - 3'52
6. Mental Nomads - 7'25
7. Changeling - 8'38
8. The Beldam Of The Bedlam - 8'41
9. Translunaria - 7'46
10. Look Further - 8'46

Line-up :
Monika : vocals & keyboards
Rune : guitars, samples & bass
Eivind : guitars
Tor-Arne : drums
Additional Musicians :
Hingst Hirrbel : bass
Christian Reppen : bass

Pour ce 3e album, nos terribles élèves venus de là-haut mettent les bouchées double pour nous servir un disque, même si pas forcément plus déroutant que le précédent, ayant le mérite d'être plus mature. On nous met très vite au parfum quant au contenu de celui-ci. L'accent a indéniablement été porté sur les contre-temps et autres tempos décalés. Comme nous dit Monika dans l'interview, on trouve régulièrement des rythmes 7/8, 5/4 ou 9/8, pour notre plus grand bonheur. Les élans Progressifs sont vraiment mis à l'honneur. Musicalement, on retrouve beaucoup d'éléments utilisés sur l'album précédent avec une maîtrise encore plus frappante. La recherche instrumentale est une fois de plus vraiment remarquable.
Il me semble que Monika s'est un peu calmée sur cet album, ses troubles vocaux nous font toujours pâlir de par leur originalité mais elle va un peu moins loin dans les extrêmes. Avant elle ne suivait réellement aucune ligne de conduite, ici, c'est la même chose mais moins prononcé. Ses parties de claviers restent dans le même esprit que sur l'album précédent, à savoir toujours très glauques, étranges, inaccoutumées.
Au niveau des guitares, les riffs me paraissent encore plus tordus qu'avant et assez saccadés du fait de ces rythmes peu conventionnels. Pendant les passages calmes, on trouve beaucoup de parties de son clairs, ni accords, ni arpèges mais des notes isolées mises bout à bout, qui rendent le tout toujours plus insolite. Les parties leads, qui sont loin d'être des démonstrations ou autre branlées de manches, ajoutent du mysticisme aux compositions.
La basse a enfin ici la place qui lui est due, on l'entend vraiment bien et les lignes jouées sont vraiment très bien trouvées, elles agrémentent les passages "guitaristiques" et "clavieristiques" d'une manière très originale. Ce ne sont pas des parties où elles doublent sommairement la guitare, au contraire la basse est vraiment un instrument à part entière et ses interventions font parties intégrantes des morceaux. On pourrait dire que par moment, elle s'envole :) ! Elle constitue avec la batterie une très forte et très active section rythmique.
La batterie, parlons-en justement. Comme dit plus haut, le batteur joue beaucoup à contre temps et déstructure totalement les morceaux. C'est vraiment le gros atout de cet album par rapport au précédent et ce qui en fait son originalité et sa supériorité.
Une fois de plus Monika a dessiné la pochette de cet album qui est, comme vous pouvez le voir, à l'image de la musique du groupe…
Après toutes ces éloges, je passe mon coup de gueule, pas au groupe mais aux réalisateurs du CD, du packaging. En effet, ils ont fait un boulot plus que critiquable. Premier problème, sur la tranche le nom de l'album est noté "Trrestrials", une bonne relecture n'aurait pas été de trop. Mais le problème principal est les bruits intempestifs que l'ont retrouve souvent dans la deuxième partie de l'album. Ces interventions inopportunes gâchent vraiment l'appréciation d'un album d'une telle qualité. On pourrait apparenter ça avec des défauts de gravures, ça en est peut-être. Quoi qu'il en soit, ATROX ne mérite pas un boulot aussi décevant de la part du label…
Pour en finir, je crois simplement que pour comprendre la musique d'ATROX, il faut passer par une période d'écoute intensive pour en déceler chaque détail… Vous ne serez absolument pas déçus si toute fois, vous avez un sens prononcé pour la tolérance musicale et une ouverture d'esprit presque démesurée…

Ben : 95% (les 4% manquants sont dus aux différents problèmes extérieurs…) (Avril 2002)



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