Line-up :
Stefan Hertrich : vocals
Christian Bystron : guitars & bass
Harald Winkler : drums & vocals

Nous sommes confrontés ici au projet parallèle de Stefan Hertrich du groupe allemand DARKSEED. Et BETRAY MY SECRETS est, disons le sans préambule, facilement cinq fois supérieur à son groupe principal. Sorti dans l'indifférence générale et la confidentialité du label Serenades, BETRAY MY SECRETS n'a depuis fait le bonheur que d'une poignée de "détectives" de l'underground. Pourtant il y a fort à parier que, ayant bénéficié d'une promo plus forte et plus étendue, cet album aurait surgi en pleine lumière lors de sa sortie. Le style résulte d'une idée pas forcément nouvelle mais poussée ici à l'accomplissement le plus poussé du concept : mêler le metal et la musique traditionnelle, en l'occurrence des racines folkloriques issues des quatre coins du monde. Pour ce faire, BETRAY MY SECRETS a fait appel, ni plus ni moins, à près d'une quarantaine de musiciens spécialistes des patrimoines musicaux d'horizons aussi lointains et divers que les Indes, l'Afrique ou les Andes. Il en découle une musique à la fois rythmée et estampillée "World" avec de multiples plans aussi exotiques qu'étonnants, percussions tribales, chant féminin hypnotiseur, harmonies syncopées et autres flûte de pan, harpe… Jamais fourre-tout pour autant, puisque chaque titre correspond à une ethnie spécifique, la musique se partage entre morceaux engagés avec très bon chant death et longues plages atmosphériques qui peuvent passer pour des incantations mystiques. La faiblesse que pourront contester les métalleux pur-jus réside dans des rythmiques parfois un peu simpliste et assommantes à la RAMMSTEIN, mais ceci permet d'encore mieux mettre en valeur la qualité et l'efficacité des éléments traditionnels. Par rapport à son "rival" le plus direct, HOLLENTHON (notamment sur "Domus Mundi"), BETRAY MY SECRETS a l'avantage de sonner bien moins fabriqué de toute pièce et bien plus authentique. Une découverte incontournable pour les amateurs de mariages culturels.

Uriel : 85% (Avril 2002)