Line-up :
Arno Strobl : the whole stuff (but music)
Axel Wursthorn : everything (but vocals)

Même pas un an après avoir livré sa première offrande "Vivalavida" et récolté moults encouragements de la part de la presse et du public, le bigarré duo CARNICAL IN COAL se lance à la conquête de l'Europe via Kodiak Records avec comme opération Blitzkrieg un album de reprises d'artistes de différents univers musicaux. L'initiative est très futée puisqu'en proposant des titres que tout le monde - en principe - connaît en les réarrangeants à sa sauce si épicée, CARNIVAL IN COAL se voit assuré au pire d'amuser la galerie, au mieux de récolter de nouveaux fans qui seront probablement tentés de s'intéresser à leurs travaux plus personnels. Mais de toute évidence ce "French Cancan" dégage un tel parfum C.I.C qu'on pourrait croire à un nouvel album du groupe sans problème à condition d'avoir vécu en ermite au fin fond de l'Auvergne toute sa vie avec pour seule compagnie un être étrange poussant des grognements dès qu'on prononce son nom : Fred Pichot. Des artistes aussi différents que Ozzy Osbourne, Mickael Sambello, MORBID ANGEL ou encore GENESIS sont passés au scalpel et subissent au passage un sévère ravalement de façade. Il ne reste pas grand chose des compositions originales, si ce ne sont les mélodies les plus marquantes ou autres refrains vraiment caractéristiques ayant une importance dans la réussite de la chanson à son époque. Avec son humour habituel, CARNICAL IN COAL inclus à son répertoire des morceaux à succès de styles musicaux variés et les chargent de riffs ultra Metallisé et d'assauts Grind quand le besoin d'un petit Blast se fait sentir. Une fois encore, un grand soin est apporté aux arrangements, l'une des forces de leur premier album. Des nappes de claviers approfondissent souvent l'ensemble et de nombreux sons incongrus de toutes natures parsèment l'album sans pour autant en faire un fourre-tout. On regrettera toutefois le côté un peu "cheap" de certains sons, trop artificiels pour faire illusion. La production souffre de toute façon du même handicap que "Vivalavida", cette dernière étant vraiment très clinique et synthétique, provoquant une gêne indescriptible pour l'auditeur jusqu'à ce que la cause de celle-ci soit enfin démasquée. Dans l'ensemble les reprises sont bonnes, sauf quand l'originale ne l'était pas. On peut donc hisser au rang des grosses réussites les interprétations de "Bark At The Moon", devenu pour l'occasion un titre Heavy Death parsemé de Growls furieux, "Maniac", dont le tempo a été sérieusement accéléré, "Fall From Grace", très second degré, parsemé de bruits amusants, ou encore "Mama", meilleur morceau de l'album, essentiellement chanté par Monsieur Ludovic Loez de S.U.P., devenu un titre ultra Ambiant particulièrement hypnotique. Ce dernier n'est d'ailleurs pas le seul invité sur l'album puisque Arno Strobl et Axel Wursthorn se sont permis de faire participer quelques amis et acteurs de la scène Metal française. D'autres titres sont par contre un peu moins réussis. "Piranha" et "Baker Street" sont assez soporifiques tandis que le "Fucking Hostile" l'un des titres les plus violents de PANTERA, devenu un morceau d'Easy Listening mâtiné de samba pour l'occasion, est hilarant à la découverte de l'album mais devient insupportable après quelques écoutes répétées du disque. Enfin, en guise d'apéritif de leur prochaine production, le groupe propose deux nouvelles compositions, l'une ("Out Of Misery") étant efficace mais sans génie, l'autre ("My Favourite Armchair") proposant une facette du groupe inédite, très calme, très sombre et malsaine, sans doute une voie que le groupe pourrait exploiter avec beaucoup de talent dans l'avenir, du moins si les fautes de grammaire en anglais sont évitées... "French Cancan" est un album très intéressant et évidemment un must pour qui aura apprécié "Vivalavida". CARNIVAL IN COAL possède le mérite de proposer une démarche très personnelle et une interprétation quasi-irréprochable qu'un son plus organique pourrait pousser vers les hautes cimes de l'excellence musicale.

Huggy : 85% (Octobre 2002)