Coroner - "R.I.P."
Switzerland - 1987 - Noise Records - 45'02
1. Intro - 1'22
2. Reborn Through Hate - 4'50
3. When Angels Die - 4'39
4. Intro (Nosferatu) - 1'10
5. Nosferatu - 3'31
6. Suicide Command - 4'16
7. Spiral Dream - 4'02
8. R.I.P. - 5'33
9. Coma - 4'13
10. Fried Alive - 4'37
11. Intro (Totentanz) - 0'50
12. Totentanz - 4'11
13. Outro - 1'15
Line-up:
Ron Royce : vocals & bass
Tommy T. Baron : guitars & backing vocals
Marquis Marky : drums & backing vocals

Quand on parle de groupes cultes, on ne peut décemment pas omettre CORONER. Culte il l'a été non pas pour ses records de ventes mais, paradoxalement pour l'influence qu'il a été pour un nombre important de formations tout en restant dans un oubli certain. En tout cas avec "R.I.P.", les Suisses de CORONER prouvaient que technicité et accessibilité n'étaient pas obligatoirement opposées. De toute ma vie rarement un album m'avait autant scotché dès la première écoute... du début jusqu'à la note finale.
Passée l'intro au piano, on rentre directement dans le vif du sujet et on se rend compte que T.T. Baron et R. Royce ne sont pas des manchots : la basse venant harmoniser des parties de guitares rapides aussi naturellement que possible. D'ailleurs ces parties se font plus mélodiques que ce que l'on était en droit d'attendre d'un groupe de Heavy/Thrash en 1987, mais ce n'est pas pour ça que CORONER va s'empêcher de placer une bonne grosse rythmique du fond des âges à gros renforts d'harmoniques quand il le faut. On peut même dire sans craintes que le titre "Reborn Through Hate" est culte à lui seul tant il retranscrit tous les aspects positifs du groupe.
L'album suit son chemin tranquillement, de riffs géniaux en soli non moins inspirés jusqu'à la piste 4, et là : scandale ! Comment ont-ils osé ? Deux morceaux instrumentaux magnifiques et qui méritent l'adjectif "culte" au moins autant que "Reborn..." ! Ce sont pour moi les deux meilleurs titres de l'album. Le premier est plutôt posé avec un solo de guitare empreint d'émotions sur fond d'arpèges, le second, "Nosferatu", est rapide et on entraperçoit un coté néo-classique (rien de "malmsteemien" pour autant) de la guitare qui nous avait échappé jusqu'alors. Après que l'oreille se soit délectée de ce présent sonore, on croit être en droit de détourner son attention mais il n'en est rien puisqu'on enchaîne sur le morceau le plus rapide de l'album. Avec comme d'habitude son lot de rythmiques qui clôt le bec, de soli etc... et ce, jusqu'a la fin du CD. En chemin, on prendra quand même le temps de se reposer avec une reprise acoustique d'un musicien du XVIIe siècle mais ce ne sera que pour mieux apprécier les dispositions techniques de T.T. Baron avec un son clair comme en son saturé.
Les seuls reproches que j'ai pu entendre jusque là sur cet album sont sur la production, qui, il est vrai commence à dater, mais ça ne fait à mon humble avis qu'ajouter du charme à l'ensemble. Il ne faut pas s'attendre à un son énorme c'est tout. On m'a aussi parlé du chant comme d'un défaut mais je trouve qu'il colle plutôt bien aux compos (vocaux agressifs entre le "parlé" et le "crié") et d'autres, un peu plus tatillons évoquent la répétitivité de certains soli, mais qui n'aurait pas tendance à se répéter au bout d'une dizaine d'improvisations pour un même album ? Si vous aimez le tempo rapide, les changements de rythmes, la mélodie et l'inspiration cet album est fait pour vous.

Rust : 80% (Décembre 2002)



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