Line-up:
Ron Royce : vocals & bass
Tommy T. Baron : guitars & backing vocals
Marquis Marky : drums & backing vocals |
Quand on parle de groupes
cultes, on ne peut décemment pas omettre CORONER. Culte il l'a
été non pas pour ses records de ventes mais, paradoxalement
pour l'influence qu'il a été pour un nombre important
de formations tout en restant dans un oubli certain. En tout cas avec
"R.I.P.", les Suisses de CORONER prouvaient que technicité
et accessibilité n'étaient pas obligatoirement opposées.
De toute ma vie rarement un album m'avait autant scotché dès
la première écoute... du début jusqu'à la
note finale.
Passée l'intro au piano, on rentre directement dans le vif du
sujet et on se rend compte que T.T. Baron et R. Royce ne sont pas des
manchots : la basse venant harmoniser des parties de guitares rapides
aussi naturellement que possible. D'ailleurs ces parties se font plus
mélodiques que ce que l'on était en droit d'attendre d'un
groupe de Heavy/Thrash en 1987, mais ce n'est pas pour ça que
CORONER va s'empêcher de placer une bonne grosse rythmique du
fond des âges à gros renforts d'harmoniques quand il le
faut. On peut même dire sans craintes que le titre "Reborn
Through Hate" est culte à lui seul tant il retranscrit tous
les aspects positifs du groupe.
L'album suit son chemin tranquillement, de riffs géniaux en soli
non moins inspirés jusqu'à la piste 4, et là :
scandale ! Comment ont-ils osé ? Deux morceaux instrumentaux
magnifiques et qui méritent l'adjectif "culte" au moins
autant que "Reborn..." ! Ce sont pour moi les deux meilleurs
titres de l'album. Le premier est plutôt posé avec un solo
de guitare empreint d'émotions sur fond d'arpèges, le
second, "Nosferatu", est rapide et on entraperçoit
un coté néo-classique (rien de "malmsteemien"
pour autant) de la guitare qui nous avait échappé jusqu'alors.
Après que l'oreille se soit délectée de ce présent
sonore, on croit être en droit de détourner son attention
mais il n'en est rien puisqu'on enchaîne sur le morceau le plus
rapide de l'album. Avec comme d'habitude son lot de rythmiques qui clôt
le bec, de soli etc... et ce, jusqu'a la fin du CD. En chemin, on prendra
quand même le temps de se reposer avec une reprise acoustique
d'un musicien du XVIIe siècle mais ce ne sera que pour mieux
apprécier les dispositions techniques de T.T. Baron avec un son
clair comme en son saturé.
Les seuls reproches que j'ai pu entendre jusque là sur cet album
sont sur la production, qui, il est vrai commence à dater, mais
ça ne fait à mon humble avis qu'ajouter du charme à
l'ensemble. Il ne faut pas s'attendre à un son énorme
c'est tout. On m'a aussi parlé du chant comme d'un défaut
mais je trouve qu'il colle plutôt bien aux compos (vocaux agressifs
entre le "parlé" et le "crié") et
d'autres, un peu plus tatillons évoquent la répétitivité
de certains soli, mais qui n'aurait pas tendance à se répéter
au bout d'une dizaine d'improvisations pour un même album ? Si
vous aimez le tempo rapide, les changements de rythmes, la mélodie
et l'inspiration cet album est fait pour vous.
Rust
: 80% (Décembre 2002)
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