Cursing Eye - "Manipulated By Opposites"
France - 2000 |
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1.
The Third Eye
2. May Your Empire Rise From The Burial Ground 3. My Body Will Transcend 4. Vision Diaphane - Stage 1 : Intrusion Fragmentée 5. Vision Diaphane - Stage 2 : Matereality 6. [R(E]volution) 7. Anaesthesia Of My Conscience 8. Everydayth |
Line-up
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Bon, puisqu'il paraît qu'il faut faire des intégrales ici, alors voici l'intégrale de CURSING EYE Un projet solo nouveau mais pas tant que ça puisque l'ami Sir Dek (anagramme approximatif de Cédric mais shhhht faut pas le dire !) roule sa bosse avec sa créature depuis bientôt 2 ans. Un projet qui, surtout, vient démontrer à point nommé qu'il y a autre chose dans cette douce région qu'est l'Auvergne que des vaches et Vulcania (non mais ). Serti d'une amusante pochette maison, ce CD renferme 8 morceaux de Black à la haine démontée, souscrivant dans l'esprit aux racines scandinaves mais ne rechignant pas à un lifting sur le mode cybernétique, défini par l'emploi de machines pour les percussions, d'une galerie de retouches synthétiques et de samples. Mais par-dessus tout, l'album (ou parlons à tout le moins de demo-CD) est servi par un son assassin qui donne à la musique des allures de bulldozer, aiguise les guitares à la meule et permet à la boîte à rythme de pilonner plus intensément que le tambour d'une machine à laver en train de rendre l'âme. Si certains titres ("May Your Empire Rise From The Burial Ground" ou encore le bizarrement intitulé "[R(E]volution)") sont à la base du tapage bestial où le renouvellement minime des riffs ne sert qu'à faire déferler une nouvelle vague de sauvagerie, on a la surprise de dégotter nombre d'"incongruités" fort intéressantes pour un album de black. Je mets de côté l'intro symphonique ordonnée mais un brin pompeuse pour évoquer "My Body Will Transcend", un morceau de guitare électrique ambient à la façon d'une longue dérive kiffante de type PINK FLOYD, qui fait en tout point honneur à son titre. Décomposée en deux parties, la pierre angulaire "Vision Diaphane" n'est pas moins singulière. Ainsi, "Stage 1 : Intrusion Fragmentée" met en exergue une avancée poussive (pas au mauvais sens du terme) et malsaine dans un metal indus lent et déchiré par des effets plus glauques les uns que les autres, parmi lesquels on retrouve des extraits samplés (particulièrement bien choisis) du "Prince Des Ténèbres" de Carpenter, du "Dracula" de Coppola et d'un épisode des "X-Files" traitant d'exorcisme. "Stage 2 : Matereality" repasse le relais au Black Metal brutal sans omettre des incartades bien senties dans le symphonique ou la noise. Comparée à un accouchement, la jouissance d'un tel diptyque relèverait de la césarienne, mais offrirait un beau bébé en fin de compte Le chant de terroriste de Sir Dek tire plutôt vers le death mais cela est à prendre comme un atout, car il en découle une impression de prééminence imposante à rapprocher d'un BEHEMOTH ou - mieux - d'un AETERNUS. La septième plage "Anaesthesia Of My Conscience" est une fois de plus bien nommée, un univers sonore inorganique qu'on pourrait qualifier de bande son pour un trip dans le corps astral, mais où l'on ne sait pas bien au bout du compte s'il est agréable ou angoissant. Rebelote pour le morceau de clôture "Everydayth" qui s'ouvre sur un joli dialogue synthé-guitare acoustique avant de se muer progressivement - via un interlude trance déroutant - en furie Black metallique issue du fonds des âges. Voici en tout cas une production qui est bien davantage qu'un premier jet pour voir et qui laisse augurer, pour peu que CURSING EYE parvienne à un dosage bien équilibré entre ses différents domaines d'exploration, des lendemains qui beuglent. Pour corrompre un slogan publicitaire du pays : un volcan s'éteint, un metalleux s'éveille ! Uriel : 75% (Avril 2002) Contacts
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