Line-up :
Devin Townsend : vocals, guitars & programming
JR "Squid" Harder : bass
Marty Chapman : drums
Additional Musicians :
Chris Valago : vocals
John Morgan : keyboards

Devin Townsend est un artiste dont le talent n'est déjà plus à prouver au moment de la sortie de cet album, qui devait marquer l'histoire du Metal d'une pierre blanche. Après avoir participé à "Sex & Religion" aux côté de Steve Vai, après le premier STRAPPING YOUNG LAD, et après la parodie Punk Rock nommée PUNKY BRÜSTER, Devin Townsend se devait de se lâcher, de composer en dehors de tout cadre prédéfini, de laisser enfin s'exprimer son MOI profond. Et c'est chose faite avec ce magnifique album. Cet opus, composé de couches de guitares jouant des riffs tous plus inspirés les uns que les autres, de claviers et de samples omniprésents dégageant une atmosphère onirique et océanique, évoque invariablement la mer, les vagues, le grand large… "Biomech", c'est l'eau et les fluides sous forme musicale… Et par-dessus, le chant, divin, très inspiré, soutenu par d'innombrables chœurs de toute beauté. La force de cet album, c'est que l'auditeur est en terrain connu, mais que l'assemblage et les arrangements font de cet album une œuvre foncièrement originale. Entre des riffs très typés Metal, des passages pop, des arrangements plus proches du classique que des standards de composition propres aux musiques dites "Rock", Devin Townsend nous offre là son œuvre la plus complexe et la plus aboutie de sa carrière à ce moment là. L'album peut être décomposé en 3 parties. Les 4 premiers morceaux d'abord, dont la couleur est très Metal, les 4 suivants, plus calmes et atmosphériques, de toute beauté, avec des samples méticuleusement choisis. Les 3 morceaux suivants sont plus longs et très atmosphériques. Une pointe de progressif est décelable dans ces morceaux, influence que Townsend développera davantage dans la suite de sa carrière. Enfin, l'album s'achève sur deux compositions qui tranchent complètement avec le reste. "The Death Of Music" est un morceau d'Ambiant très sombre bourré de samples étranges, où Devin nous délivre une performance vocale particulièrement impressionnante. "Things Beyong Things", avec son riff simple en son clair clôt l'album de manière magistrale, en toute simplicité.
Il est à noter que Devin s'est autoproclamé "Sell Out" sur le booklet de l'album, c'est à dire "Vendu". Il est clair que la musique d'OCEAN MACHINE est plus accessible que STRAPPING YOUNG LAD, mais de là à penser que lever le pied sur la vitesse et la violence, c'est se prostituer, il y a un pas que je ne franchirai pas….
Un chef d'œuvre intemporel.

Huggy : 99% (Mars 2002)