Devin Townsend - "Physicist"
Canada - 2000 - HevyDevy Records - 46'35 |
1.
Namaste
2. Victim 3. Material 4. Kingdom 5. Death 6. Devoid 7. The Complex 8. Irish Maiden 9. Jupiter 10. Planet Rain 11. Forgotten (Bonus Track) |
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Line-up
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Autant
annoncer la couleur tout de suite, cet album cuvé XXIe siècle
de Devin Townsend déçoit aux quelques premières
écoutes. On a le sentiment que l'inspiration n'était pas
aux rendez-vous : les riffs de guitares n'ont rien de génial,
le chant de Devin n'atteint que rarement les sphères de génie
qu'il a pu atteindre par le passé et l'album défile sans
que l'auditeur ne retienne quoi que ce soit. Même Devin prétend,
avec un petit sourire narquois, qu'il a, je cite "merdé
avec cet album". Mais l'erreur serait d'abandonner et de se complaire
dans son dépit ! Parce que contrairement à ce qui a été
dit plus haut, cet album n'a rien de décevant lorsqu'on lui consacre
un peu plus d'attention. Certes il paraît fade au début,
mais c'est en multipliant les écoutes qu'il se révèle
sous son véritable visage. La guitare n'est pas à l'honneur
sur ce disque, et c'est sans doute ce qui choque en premier lieu. C'est
au niveau des ambiances et des arrangements qu'il se distingue. Les
churs sont une fois de plus grandioses, et les atmosphères
tour à tour oniriques ("Kingdom", "The Complex"),
ultra violentes ("Death", qui aurait trouvé sa place
sur un album de STRAPPING YOUNG LAD sans problème), et fantastiques
("Devoid", qui fait presque penser à du black avec
ses claviers symphoniques). Autant dire qu'une fois les morceaux assimilés
et disséqués, il y a toujours un petit quelque chose en
plus à découvrir à chaque nouvelle écoute,
comme toujours chez Townsend. Le chant lead est parfois un peu décevant
("Namaste", "Material") mais frise avec le génie
dans d'autres cas ("Kingdom", et surtout "Irish Maiden"
et "Jupiter"). Les samples ont une fois encore un rôle
important dans la mise en place des atmosphères. Le travail de
ces derniers est proprement sublime : il faut parfois tendre l'oreille
et écouter le disque au casque pour attraper ce petit plus sonore,
ce bruit, cette boucle, qui magnifie chaque titre. La richesse du background
sonore est récurrente chez Devin, et "Physicist" est
lui aussi fidèle à cette règle. Huggy : 85% (Mars 2002) |