Diabolical Masquerade - "Nightwork"
Sweden - 1998 - Avantgarde Music - 38'59

1. Rider On The Bonez
2. Dreadventurouz
3. The Zkeleton Keyz To The Dead
4. Thiz Ghoultimate Omen
5. All Onboard The Perdition Hearze !
6. The Eerie Obzidian Circuz
7. Haunted By Horror

Line-up :
Blackheim : vocals, guitars, bass, drums & keyboards
Additional Musicians :
Dan Swanö : drums, keyboards/FX & additional backing vocals
Ingmar Döhn : cello and additional bass
Marie Gaard Engberg : flute

Deux albums lui ayant fourni une agréable renommée et un nouveau label dans la poche, DIABOLICAL MASQUERADE continue paisiblement son chemin et réembauche au passage son collègue de toujours, j'ai nommé Dan Swanö - chargé cette fois d'assurer, en plus de la production, les parties de batterie et non plus d'horripilantes vocalises Heavy Metal suraiguës à la limite de la parodie - mais également deux autres comparses, Ingmar Döhn et Marie Gaard Engberg - déjà présents sur l'album précédent "The Phantom Lodge" -, dont le rôle consiste en majorité à interpréter les parties de flûtes présentes ici et là - notamment sur le génial "Thiz Ghoultimate Omen" -, et, nouveauté, de violoncelle. Cet ajout est loin d'être le seul, car ce "Nightwork", non content de posséder en son sein les meilleurs morceaux de la discographie de DIABOLICAL MASQUERADE et des ambiances horrifiques particulièrement réalistes tel que son titre le laisse prétendre, a gagné un trophée inestimable face à ses prédécesseurs : une âme. Les compositions de Blackheim n'ont certes pas sonné l'heure de la révolution, mais il est indéniable que celles ci sont bien plus affûtées que par le passé et sont bien plus que de bonnes idées mises bout à bout. Riffs ultra efficaces - Heavy, Black, Thrash, toute une palette de style y passe - claviers discrets tout droit sortis d'un film d'horreur de la grande époque, jeu de batterie technique et diversifiée (Il faut rappeler qu'avant d'être un multi instrumentiste de génie, Dan Swanö est à l'origine un batteur), la forme comme le fond ont tout pour séduire. Le relatif extrémisme présent sur les deux premiers albums à quasiment disparu, laissant cette fois beaucoup moins de place aux moments de furie Black. C'est bien simple, on pourrait décrire ce "Nightwork" comme du Heavy Metal très sombre sur lequel se seraient greffés des vocaux Black. Les vocalises de Blackheim sont par ailleurs bien mieux maîtrisées, moins criardes et parfois même méconnaissables ("Rider On The Bonez"). Violente et mélodique, sachant réserver des plages d'accalmie et de belles surprises techniques (le génial solo de "The Eerie Obzidian Circuz"), richement arrangées et disposant d'une palette sonore très variée (sons clairs différents, sons de claviers très recherchés, boites à musiques, pianos,…) la musique de "Nightwork" est d'autant plus prenante que flotte toujours cette ambiance de second degré à moitié dissimulé qui fait la personnalité de DIABOLICAL MASQUERADE depuis ses débuts. Les titres des morceaux eux-mêmes semblent ricaner tels un horrible épouvantail heureux de pouvoir effrayer des enfants s'étant approchés trop prêt de lui : tous les "s" ont été remplacés par des "z". Qui plus est, ces titres ne veulent pas dire grand chose et seule la lecture des textes peut permettre de savoir de quoi Blackheim peut bien parler dans ses petits poèmes noirs. Autre forme d'humour, cette voix de femme apeurée, utilisée dans le break de "Rider On The Bonez", s'inquiétant de savoir si elle a bien à faire avec Dieu et récoltant pour réponse un borborygme ultra profond et faisant plus penser à un effrayant Fred Pichot en train de singer ses idoles plutôt que le prétendu créateur. Fort de compositions originales, léchées et maîtrisées, d'une interprétation irréprochable et d'une production parfaitement en phase avec le contenu du disque, ce troisième effort de DIABOLICAL MASQUERADE vaut son pesant d'or. Sans être un chef d'œuvre, il garantie une bonne quarantaine de minutes de jouissance sonore et fera revivre à quiconque les instants de frayeurs vécues dans la maison de l'horreur que personne n'a manqué de fréquenter à la kermesse du village pendant sa prime jeunesse.

Huggy : 90% (Septembre 2002)



Back