Line-up
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Jon Nødtveit : vocals & guitars
John Zwetsloot : guitars
Peter Palmdahl : bass
Ole Öhman : drums
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Le
Black Metal a ses légendes dont DISSECTION fait partie au même
titre que MAYHEM, EMPEROR, DARKTHRONE et autre BURZUM. Mais à
la différence de ces congénères, ce dernier a teinté
sa musique d'un certain côté assez Death dans l'âme
qui lui a permit de s'identifier. Il faut dire que, appartenant à
la scène suédoise, le groupe ne pouvait qu'être
influencé par le Death que l'on appelait typiquement Suédois
avec ENTOMBED comme maître à penser. C'est en puisant méticuleusement
dans ces différents styles qu'en l'espace de seulement deux albums,
le groupe a su imposer son étique et sa personnalité.
Ces quatre musiciens philanthropes se sont associés pour nous
proposer une musique sans précédent, qui pique au Black
son côté très haineux avec ses voix criardes, ses
ambiances froides, ses riffs très soutenus, ses passages harmoniques
et au Death, sa puissance, ses rythmes saccadés, son côté
lourd et vengeur. Un tel mélange de ces deux styles ne m'avait
jamais vraiment exalté avant cet album qui instaure le groupe
comme le leader d'un mouvement.
Exit tous les maquillages ou autres clichés relatifs à
la scène Black, DISSECTION n'a pas besoin d'accessoires pour
nous prouver qu'il sait composer des morceaux tour à tour, violents,
calmes, agressifs, sensibles. Les ambiances sombres et autres atmosphères
très froides ne sont rendu que par l'utilisation d'instruments
typiques, il n'y a pas eu besoin de rajouts, que ce soit des claviers
(excepté un passage discret sur "Mistress Of The Bleeding
Sorrow",
Il y a même un passage sur "Black Horizon"
où on trouve des churs tellement bien interprétés
qu'on aurait dit des nappes de claviers avec une justesse hors normes.
La production signée Dan Swanö permet de bien distinguer
chaque partie que compose l'album. Les riffs de guitares, avec leurs
solis très Heavy/Thrash, ressortent avec un son limpide mais
néanmoins agressif. Les jeux respectifs des deux compères
en chef s'allient à merveille, ils ont ainsi leur propre identité.
Je tiens également à signaler au passage les prouesses
de John Zwetsloot pour les petites pièces acoustiques, qui permettent
à l'auditeur de se reposer de temps en temps. Mais le plus affolant,
c'est la maîtrise du monsieur en question à jouer ces petites
notes folkloriques, un vrai régal. La basse ultra lourde permet
de donner une note très grave à l'album. Ajouté
à cela, la batterie qui a un son qui peut paraître un peu
désuet mais que j'adore. Les toms sonnent très secs, ce
qui renforce le côté thrash donné à certains
passages.
Voilà, vous l'aurez compris, DISSECTION avait définitivement
tout pour plaire à un public qui se perdait dans une scène
en pleine crise d'identité
Ben
: 85% (Avril 2002)
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