Line-up
:
Markus : vocals, guitars, bass & drums
Andreas : keyboards
Nadine : flute & cello
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Après
un superbe premier album, EMPYRIUM, nous en remet une couche, et voici
la réaction appropriée : les petits Allemands très
créatifs que voici nous gratinent une fois de plus d'un album
avec leur style bien à eux. Le premier en question avait déjà
fait assez mouche en nous proposant une musique vraiment hors normes
et novatrices (sans être expérimentale pour un sous). Dark/Atmo/Folk/Medieval
et j'en passe, appelez ça comme vous voulez mais sachez que vous
ne trouverez pas ça autre part
C'est d'ailleurs ce qui
permet au groupe d'avoir un certain succès, certes mitigé,
mais bien présent.
Après avoir été recrutée sur l'album précédent
en tant que musicienne de session, Nadine a définitivement intégré
le groupe en tant que flûtiste et violoncelliste, et il faut avouer
que sa touche, plus présente que sur "A Wintersunset
",
donne un charme supplémentaire à ce "Song Of Moor
& Misty Fields". Entre mélodies enchanteresses et mises
en abîmes vertigineuses, Dame Nadine a de quoi nous en faire voir
et de nous laisser envahir, une sorte de chant des sirènes en
somme
Vous ajoutez à cela, quasiment les mêmes éléments
que sur le premier album, mais avec une maîtrise accrues qui fait
toute la différence. Il est clair que cet opus est dans la droite
lignée de son prédécesseur mais dire que c'en est
qu'une pale copie ne serait vraiment pas sympa envers EMPYRIUM et surtout
assez éloigné de la vérité.
La progression la plus fulgurante étant celle de la voix de Markus,
qui a accentué ses passages clairs (même chuchotés
parfois), vraiment très gracieux eux aussi, surtout quand ils
sont doublés par Nadine. Souvent chantées de façon
planante, pas de paroles, juste une sorte de nappe vocalistique qui
englobe le tout pour l'embellir et le mettre sur un piédestal,
les interventions de notre homme vont en dérouiller plus d'un,
ou, à l'inverse les clouer sur place, tant leur intensité
pourrait les refroidir à les en effrayer. Toujours excellents
également dans les parties criées, il sait diversifier
ses tonalités et ses manières de chanter au gré
des mélodies et des thèmes à exprimer.
Les habiles duos guitares/basse, nous guident vers une fin très
proche. Les percutantes contributions de chaque instrument donnent à
la musique d'EMPYRIUM encore plus d'envolées que par le passé.
Plus de laissé aller vers le plaisir, vers l'évasion,
vers la déchéance émotionnelle et pulsionnelle,
vers une véritable caricature d'une réelle déchirure
sentimentale et coutumière. L'effet tranchant du premier et martelant
du deuxième dynamitent l'esprit joyeux de cet album, pour rendre
l'esprit néfaste des plus dévastateurs et des plus hypnotiques.
Acoustiques ou déchirants, ces deux éléments matraquent
l'auditeur de la meilleure façon qui soit. Il en ressort émerveillé
ou atterré
Les claviers sont cette fois ci, beaucoup moins présents dues
à l'événement de Nadine à un poste des plus
significatifs. Toujours assidus, leur place diminue pour faire évoluer
la diversité. La batterie, elle, reste toujours fidèle
à elle-même, loin d'être ultra technique, elle claque
pour donner un rythme varié et soutenu aux compositions.
Loin d'une reconnaissance à en rendre jaloux certains, EMPYRIUM
continue son bonhomme de chemin en proposant une musique autre, qui
ravira ses fans et les adeptes de belles mélodies.
Ben
: 85% (Mai 2002)
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