Empyrium - "Song Of Moor & Misty Fields"
Germany - 1997 - Prophecy Productions - 45'05
1. When Shadows Grow Longer - 1'30
2. The Blue Mists Of Night - 6'27
3. Mourners - 9'18
4. Ode To Melancholy - 8'47
5. Lover's Grief - 9'11
6. The Ensemble Of Silence - 9'52

Line-up :
Markus : vocals, guitars, bass & drums
Andreas : keyboards
Nadine : flute & cello

Après un superbe premier album, EMPYRIUM, nous en remet une couche, et voici la réaction appropriée : les petits Allemands très créatifs que voici nous gratinent une fois de plus d'un album avec leur style bien à eux. Le premier en question avait déjà fait assez mouche en nous proposant une musique vraiment hors normes et novatrices (sans être expérimentale pour un sous). Dark/Atmo/Folk/Medieval et j'en passe, appelez ça comme vous voulez mais sachez que vous ne trouverez pas ça autre part… C'est d'ailleurs ce qui permet au groupe d'avoir un certain succès, certes mitigé, mais bien présent.
Après avoir été recrutée sur l'album précédent en tant que musicienne de session, Nadine a définitivement intégré le groupe en tant que flûtiste et violoncelliste, et il faut avouer que sa touche, plus présente que sur "A Wintersunset…", donne un charme supplémentaire à ce "Song Of Moor & Misty Fields". Entre mélodies enchanteresses et mises en abîmes vertigineuses, Dame Nadine a de quoi nous en faire voir et de nous laisser envahir, une sorte de chant des sirènes en somme…
Vous ajoutez à cela, quasiment les mêmes éléments que sur le premier album, mais avec une maîtrise accrues qui fait toute la différence. Il est clair que cet opus est dans la droite lignée de son prédécesseur mais dire que c'en est qu'une pale copie ne serait vraiment pas sympa envers EMPYRIUM et surtout assez éloigné de la vérité.
La progression la plus fulgurante étant celle de la voix de Markus, qui a accentué ses passages clairs (même chuchotés parfois), vraiment très gracieux eux aussi, surtout quand ils sont doublés par Nadine. Souvent chantées de façon planante, pas de paroles, juste une sorte de nappe vocalistique qui englobe le tout pour l'embellir et le mettre sur un piédestal, les interventions de notre homme vont en dérouiller plus d'un, ou, à l'inverse les clouer sur place, tant leur intensité pourrait les refroidir à les en effrayer. Toujours excellents également dans les parties criées, il sait diversifier ses tonalités et ses manières de chanter au gré des mélodies et des thèmes à exprimer.
Les habiles duos guitares/basse, nous guident vers une fin très proche. Les percutantes contributions de chaque instrument donnent à la musique d'EMPYRIUM encore plus d'envolées que par le passé. Plus de laissé aller vers le plaisir, vers l'évasion, vers la déchéance émotionnelle et pulsionnelle, vers une véritable caricature d'une réelle déchirure sentimentale et coutumière. L'effet tranchant du premier et martelant du deuxième dynamitent l'esprit joyeux de cet album, pour rendre l'esprit néfaste des plus dévastateurs et des plus hypnotiques. Acoustiques ou déchirants, ces deux éléments matraquent l'auditeur de la meilleure façon qui soit. Il en ressort émerveillé ou atterré…
Les claviers sont cette fois ci, beaucoup moins présents dues à l'événement de Nadine à un poste des plus significatifs. Toujours assidus, leur place diminue pour faire évoluer la diversité. La batterie, elle, reste toujours fidèle à elle-même, loin d'être ultra technique, elle claque pour donner un rythme varié et soutenu aux compositions.
Loin d'une reconnaissance à en rendre jaloux certains, EMPYRIUM continue son bonhomme de chemin en proposant une musique autre, qui ravira ses fans et les adeptes de belles mélodies.

Ben : 85% (Mai 2002)



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