Line-up
:
Ulf Theodor Schwadorf : vocals, guitars & drums
Andreas Bach : guitars
Nadine : flute
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Avec
ce troisième album, EMPYRIUM sonne le glas pour nous proposer
une toute nouvelle direction musicale, qui, en fait, n'est pas si éloignée
de ça de la précédente. Pour décrire, vous
prenez les éléments utilisés avant, vous y enlevez
tous les passages électriques et vous obtenez ce qu'EMPYRIUM
a pu faire de plus beau à ce jour, à savoir, une musique
douce, toute acoustique et transcendante.
Un peu à la manière d'ULVER avec son album "Kveldssanger"
(1995 - Head Not Found), le groupe veut toujours autant se démarquer
d'une musique surfaite, en y incorporant tout ce qui peut l'enrichir
mais en restant toutes fois dans un esprit de totale désinvolture.
On croirait entendre de savoureuses confessions, d'honorables complaintes,
tergiversant sur différentes légendes et autres mythes
anciens. Très folklorique dans l'âme, la musique de "Where
At Night The Wood Grouse Plays" s'inscrit dans une lignée
vraiment décalée. Ce n'est pas avec un tel album que le
groupe gagnera en notoriété métallique, mais est-ce
vraiment l'objectif ? Assurément non, d'ailleurs, le groupe n'a
de Metal que l'esprit malsain et assez déprimant qui en ressort,
mais la musique est décidément tout autre. EMPYRIUM devrait
pouvoir élargir son public vers de nombreux néophytes
ou encore d'autres qui ne connaissent ou même qui n'aiment absolument
pas le Metal. Une telle sérénade pourrait se voir être
utilisée comme bande son à un film fantastique et médiéval,
mais néanmoins intimiste (pas de grands renforts d'effets pompeux),
que ça lui irait vraiment très bien. Une très longue
balade dans les montagnes, dans des forêts sombres, à travers
laquelle, on n'observerait qu'un très lointain feu, seul signe
de vie parmi toute cette immensité obscure et froide.
Voilà ce qu'on pourrait retenir de l'atmosphère générale,
ce qui en ferait facilement le fil directeur et le point d'orgue. Et
pourtant, cette musique très ostentatoire n'en reste pas moins
très minimaliste : 1 voix, parfois doublée (il est à
noter que le vocaliste en question a fait énormément de
progrès ; sa voix, qui était déjà très
belle a beaucoup gagné en diversité et en puissance, notamment
avec de nouvelles parties aiguës), 2 guitares (toutes acoustiques
bien sur, qui se lient l'une à l'autre de plus belle, en nous
servant de très gracieuses mélodies sur un lit totalement
galvanisant), 1 flûte (des plus enchanteresses et des plus enivrantes),
quelques roulements de caisses claires (notamment sur le morceau éponyme
"Where At Night The Wood Grouse Plays") et le tour est jouée.
A croire qu'il ne suffit pas d'avoir beaucoup de moyens pour composer
une musique riche et forte. Il faut, avant tout, énormément
de talent, de créativité et de volonté de proposer
quelque chose de neuf et d'original.
A noter que l'album s'achève avec une nouvelle version, plus
longue, du premier morceau de "Songs Of Moor & Misty Fields"
: "When Shadows Grow Longer", plus authentique, avec des churs
de voix totalement magnifiques.
EMPYRIUM a su faire évoluer son âme et son esprit tout
en gardant ses racines propres et en laissant le côté un
peu rébarbatif qui pouvait être présent de temps
en temps par le passé. Dommage pour la longueur, on reste un
peu sur notre faim
Ben
: 90% (Mai 2002)
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