Eternal Tears Of Sorrow - "Chaotic Beauty"
Finland - 2000 - Spinefarm Records - 39'34

1. Shattered Soul
2. Blood of Faith Stains My Hands
3. Autumn's Grief
4. The Seventh Eclipse
5. Bride Of The Crimson Sea
6. Black Tears
7. Tar Of Chaos
8. Bhéan Sidhe
9. Nocturnal Strains

Line-up:
Altti Veteläinen : vocals & bass
Jarmo Puolakanaho : guitars
Antti Talala : guitars
Pasi Hiltula : keyboards
Petri Sankala : drums
Additional Musicians :
Kimberly Goss : vocals

Avec ce "Chaotic Beauty", ETERNAL TEARS OF SORROW améliore la recette de ses albums précédents et nous offre, ne mâchons pas nos mots, son premier chef d'œuvre. Dès les premières notes de "Shattered Soul", l'auditeur se rendra compte que le ton s'est quelque peu durci - les passages purement Black ont fait leur apparition - mais que le grand sens de la mélodie du groupe et les compos recelant de passionnants rebondissements n'ont pas disparues. Après un "Blood Of Faith Stains My Hands" plutôt Heavy Metal, c'est vers le Metal Atmosphérique très inspiré que ETERNAL TEARS OF SORROW nous entraîne ("Autumn's Grief", entraînant et squattant le cerveau tel un mal de crâne carabiné, "Bride Of The Crimson Sea" sur laquelle Kimberly Goss vient pousser la chansonnette - mon morceau préféré du groupe - et son final génial, enchaînement de solos magnifiques et de guitares harmonisées du plus bel effet). Puis retour à la case départ : tour à tour Black, Heavy, atmosphérique, violente, éthérée, belle, douce, rapide, lente, la variété de la musique est de rigueur chez les Finlandais ! On décèle un savoir-faire en la matière typiquement Nordique ; en effet, bien que les éléments, pris séparément, ne transcendent pas par leur originalité, c'est l'assemblage de toutes ces influences non pas collées bouts à bouts, mais mixées, mélangées et digérées, qui donnent à cet album toute son envergure. C'est bien simple le mot "ennui" est à bannir de son vocabulaire à l'écoute de ce disque. Les guitares distillent riffs, leads, solos harmonisés et arpèges se provoquant sans cesse en duels, les claviers - bien plus présents que par le passé - enrichissent les ambiances et se livrent à l'exercice des solos - quelque peu Malmsteeniens et Bodomiens, certes - toujours inspirés ultra mélodiques. Attention, les premières écoutes ne sont pas les plus probantes pour appréhender la musique de ETERNAL TEARS OF SORROW. Les compos vous sembleront "familières" et sortant difficilement de la masse des productions du même type. Et c'est le grand malheur du groupe ! Parce qu'il n'a rien, mais alors rien d'un simple clone en forme de best of des différentes sous catégories du Metal ! Après plusieurs écoutes et une totale implication dans l'univers du groupe, il est aisé de réaliser à quel point sa personnalité est forte. Mais la bande à Jarmo "Jape" Puolakanaho ne cache pas ses influences ; la preuve en est cette reprise de EDGE OF SANITY, "Black Tears", identique à l'originale d'un point de vue instrumental, mais largement inférieure au niveau vocal.. Il faut dire que reprendre les lignes vocales du génie Dan Swanö en voix black sur un morceau originellement chanté en voix claire n'est pas forcément une bonne idée. Les vocaux, parlons en justement, si je ne mets pas à cet album la note maximale, c'est parce qu'il me semble que le gros point faible du groupe, sur cet album comme sur les autres, a toujours été les vocaux de Altti Veteläinen. Sa voix, un genre de chant Black éraillé - un peu comme si Lemmy Kilmister reprenait du DARKTHRONE - est peu attractive et toujours trop rythmique, donc trop prévisible dans son placement, mais surtout un peu inopportune dans la musique du combo finlandais. Je pense qu' ETERNAL TEARS OF SORROW aurait gagné en efficacité avec un chant clair constant ou une voix plutôt Death. Les quelques interventions de Kimberly Goss sont, elles, toujours opportunes et assez rares pour conserver leur caractère exceptionnel, donc rafraîchissant au milieu de tous ces râles agonisants.
Un album à posséder à mon avis, qui ravira tous les fans de Metal ouverts d'esprit et à la recherche de richesse instrumentale et mélodique, mais pas forcément d'originalité.

Huggy : 95% (Avril 2002)



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