Line-up :
Page Hamilton : vocals & guitars
Peter Mengede : guitars
Henry Bogdan : bass
John Stanier : drums

Page Hamilton décide de quitter l'Oregon pour s'installer à N.Y.C, où il obtiendra un diplôme de professeur de Jazz à l'école de musique de Manhattan. Après avoir joué dans l'orchestre de Glenn Branca (nd : on peut aussi noter à l'époque la présence de Thurston Moore de SONIC YOUTH dans celui-ci !) et un court passage dans le "Band Of Susans", Hamilton décide de former son propre groupe avec le guitariste Australien Peter Mengede, Henry Bogdan et John Stanier. C'est ainsi que l'aventure d'HELMET débutera et s'en suivra la sortie de leur premier album "Strap It On " en 1990. Pour ceux qui ne le sauraient peut-être pas (nd : bandes d'incultes que vous êtes mdr ;-)), HELMET fait partie des légendes du Metal, puisque ce sont les inventeurs de la Noisy et de la Noisy HxC. Mais, ceux-ci n'ont eu guère de succès, car pour les fans de Metal, ceux-ci étaient trop Hardcore. Quant aux autres, ils les trouvaient trop Metal ! De plus, personne, non je dis bien personne, ne peut ignorer qu'ils font partie de ces groupes, qui ont permis au Neo Metal, ainsi qu'au Power Metal de voir le jour ! Pour moi, ce n'est ni plus ni moins qu'un groupe de génie trop vite mis au placard du fait d'une musique trop complexe voire même trop expérimentale pour l'époque ! M'enfin, je me consolerai en espérant, qu'avec mes chroniques sur eux, certaines personnes s'intéresseront de plus près à ce groupe ! "Strap It On" est le premier opus du groupe et se veut très "expérimental" dans le sens où HELMET n'a apparemment pas envie qu'on lui colle une étiquette ou qu'on les range dans une case bien précise. Ainsi, ils brouillent les pistes et s'avèrent inclassables pour les journalistes musicaux de l'époque. Néanmoins, on sent déjà un des moteurs principaux d'HELMET, qui va être la lourdeur des guitares alliées à des mélodies plus ou moins entraînantes, ce qui aboutit à des ambiances étouffantes, qui peuvent vous laisser à la limite de l'apoplexie ! En outre, un autre facteur, qui rend tout de suite reconnaissable HELMET, c'est la saturation des guitares poussée à l'extrême (nd : et oui maintenant c'est devenu monnaie courante mais à l'époque, ce n'était pas le cas, alors à votre avis qui sont les "suiveurs" et qui sont les "leaders" ?). Les différents registres de voix sont divers et variés. Ainsi, sur "Rude", Hamilton pose une voix éraillée entrecoupée de hurlements. Page peut également prendre également une voix beaucoup plus "agressive", tout enchaînant par une voix calme et plus cristalline, quitte à revenir par la suite à son premier registre de voix (ex : "Bad Mood "). En ce qui concerne le chant de "Distracted", on peut y voir là les prémices de ce qui deviendra plus tard le Neo Metal ! "FBLA" illustre bien ce que sera le futur d'HELMET au niveau du chant avec la mise en avant "d'une voix en sourdine" qui sera, par la suite, la marque de fabrique de leur Noisy incandescente. Quant aux guitares, la "lead" guitare joue avec la guitare rythmique de façon intelligente en utilisant des ralentissements de tempos, pouvant être presque amorphes, c'est-à-dire à la limite de la disparition pure & simple, ou en inversant leur rôle spécifique. Ainsi, HELMET n'a pas besoin d'être ultra rapide pour vous donner la sensation d'avoir le tournis, puis de vous concasser sauvagement ! mdr ;-). De plus, la guitare rythmique reste certes souvent en arrière plan ce qui ne l'empêche tout de même pas de renforcer la "lourdeur" de la guitare principale par l'intermédiaire d'une saturation poussée à l'extrême comme sur "Repetition". On assiste même à la mise en place de passages "déstructurés". En outre, la section rythmique (nd : basse & batterie), loin d'être mise à l'écart, fait également preuve d'une "lourdeur" et d'une puissance impressionnante comme l'illustre "Sinatra" (nd : on note l'hommage à un grand Monsieur même si la zic de Page Hamilton n'a rien à voir avec la sienne !) par exemple. Quant au dernier morceau de l'album, en l'occurrence "Murder", celui-ci s'avère être le morceau paroxysmal de l'album (nd : ce qui tombe bien pour le morceau concluant l'album ! ;-)) ! En effet, celui-ci vous plonge dans une atmosphère malsaine et très noire, notamment grâce à la basse, utilisée en lame de fond de manière très astucieuse, qui renforce celle-ci. Ainsi, n'en déplaise à certains, on n'a pas nécessairement besoin de faire du Black Metal pour obtenir ce type de réactions ! Un album d'un tel calibre pour l'époque se doit d'être possédé par tous les fans de Metal qui se respectent ! Cet album est encore disponible, mais le temps vous est compté et bientôt vous pourrez lui dire "Good Bye " !

Rincevent : 85% (Juillet 2002)