Line-up
:
Abbath : vocals, guitars, bass & keyboards
Horgh : drums
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C'est
un IMMORTAL totalement transformé, qui nous arrive avec un 5e
album des plus surprenants. On découvre ici une nouvelle facette
de l'évolution du groupe qui l'a consacré parmi les meilleures
formations Black/Heavy de cette fin de siècle. Heavy ??? Oui
Heavy et il en est pas mal question ici. Bon, on est évidemment
très loin des CHILDREN OF BODOM ou autres groupes évoluant
dans ce style. Quand je dis Heavy c'est plus au sens littéral
qu'il faut prendre ce terme, à savoir lourd et intense.
Le groupe ne s'est pas métamorphosé que musicalement,
j'ai noté trois autres changements notoires. D'une part, le sieur
Demonaz n'est plus réellement dans le groupe dans le sens où
il ne joue ni sur album, ni sur scène, mais il continue à
écrire toutes les paroles. Ceci est du à une infection
chronique au bras qui l'empêche de jouer de la guitare de façon
frénétique comme il a pu le faire dans le passé.
C'est donc Abbath qui prend le relais et qui s'en sort vraiment très
bien. Pensez que s'il avait voulu, il aurait pu enregistrer l'album
d'un bout à l'autre car ses talents de batteur ne sont plus à
démontrer. Ensuite le studio, ils ont laissé (et c'est
tant mieux) le Sigma qui leur avait donné une sonorité
assez médiocre, pour le Abyss avec Peter Tägtgren aux commandes
et ça en devient fulgurant. La fluidité qui en ressort
est vraiment magnifique et la batterie a vraiment une tonalité
digne de ce nom. Dommage qu'à l'avenir, ce studio sera pris d'assaut
et que toutes les productions en résultant sonneront pareil
Et, finalement, c'est la première fois que le groupe n'apparaît
pas sur la pochette d'un album et c'est pas plus mal car ça donnait
un côté égocentrique assez déplaisant. Dans
notre cas, le travail a été donné à Monsieur
Jean-Pascal Fournier, illustrateur français très talentueux
qui, après cette donne, sera énormément sollicité
pour des pochettes, logos ou autre. J'attire votre attention donc sur
le merveilleux boulot qu'il a concocté et qui renforce le côté
excellent de l'album.
La voie qu'avait pris le groupe avec des morceaux comme "Blashyrkh
(Mighty Ravendark)" et surtout "Mountains Of Might",
est devenu le fil conducteur de l'évolution du style d'IMMORTAL.
Les morceaux sont plus longs (le fait qu'il n'y en est que 6 n'est pas
dérangeant), plus lents même si toujours très énergiques
L'ambiance et l'atmosphère des glaciers sont toujours de mise,
d'une part avec les paroles de Demonaz qui a, une nouvelle fois, réussi
à nous emmener "au cur de l'hiver". D'autre part,
ce côté glacial (je sais, ce mot revient souvent avec IMMORTAL)
est bien plus percutant sur la musique qu'auparavant. Les riffs sortent
vraiment du dessous de la calotte glacière, pour nous donner
envie de s'évader, d'aller visiter ces contrées relativement
lointaines pour nous. Il y a également bien plus de diversité
au niveau rythmique avec de "vrais" passages lents, des breaks
de plus en plus Heavy et de plus en plus recherchés. L'innovation
est donc toujours de mise pour ce groupe. On note une utilisation assez
intensive de guitares en son clair gorgé de réverbs, une
sonorité qui me fait un peu penser à un espace relativement
grand, une vallée entre deux montagnes où l'écho
régnerait en maître. La palme revenant au morceau titre
"At The Heart Of Winter" qui, après une intro vraiment
grandiose et qui nous met dans un état de mal-être assez
certain, continue sa lancée avec une succession de riffs s'articulant
autour du thème principal énoncé dans cette même
intro. C'est cette chanson, étant la plus riche de l'album, même
si l'album est très riche en lui-même, qui m'a poussé
à donner la note maximale à ce disque et je pense qu'il
le mérite amplement.
Le IMMORTAL millésime 1999 est décidément un très
bon cru et il sera bien évidement très dur de faire mieux.
Tout le travail effectué sur ce disque lui donne une allure de
chef d'uvre
Ben
: 99% (Avril 2002)
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