Immortal - "At The Heart Of Winter"
Norway - 1999 - Osmose Productions - 46'09
1. Withstand The Fall Of Time - 8'30
2. Solarfall - 6'30
3. Tragedies Blows At Horizon - 8'56
4. Where Dark And Light Don't Differ - 6'45
5. At The Heart Of Winter - 8'00
6. Years Of Silent Sorrow - 7'54

Line-up :
Abbath : vocals, guitars, bass & keyboards
Horgh : drums

C'est un IMMORTAL totalement transformé, qui nous arrive avec un 5e album des plus surprenants. On découvre ici une nouvelle facette de l'évolution du groupe qui l'a consacré parmi les meilleures formations Black/Heavy de cette fin de siècle. Heavy ??? Oui Heavy et il en est pas mal question ici. Bon, on est évidemment très loin des CHILDREN OF BODOM ou autres groupes évoluant dans ce style. Quand je dis Heavy c'est plus au sens littéral qu'il faut prendre ce terme, à savoir lourd et intense.
Le groupe ne s'est pas métamorphosé que musicalement, j'ai noté trois autres changements notoires. D'une part, le sieur Demonaz n'est plus réellement dans le groupe dans le sens où il ne joue ni sur album, ni sur scène, mais il continue à écrire toutes les paroles. Ceci est du à une infection chronique au bras qui l'empêche de jouer de la guitare de façon frénétique comme il a pu le faire dans le passé. C'est donc Abbath qui prend le relais et qui s'en sort vraiment très bien. Pensez que s'il avait voulu, il aurait pu enregistrer l'album d'un bout à l'autre car ses talents de batteur ne sont plus à démontrer. Ensuite le studio, ils ont laissé (et c'est tant mieux) le Sigma qui leur avait donné une sonorité assez médiocre, pour le Abyss avec Peter Tägtgren aux commandes et ça en devient fulgurant. La fluidité qui en ressort est vraiment magnifique et la batterie a vraiment une tonalité digne de ce nom. Dommage qu'à l'avenir, ce studio sera pris d'assaut et que toutes les productions en résultant sonneront pareil… Et, finalement, c'est la première fois que le groupe n'apparaît pas sur la pochette d'un album et c'est pas plus mal car ça donnait un côté égocentrique assez déplaisant. Dans notre cas, le travail a été donné à Monsieur Jean-Pascal Fournier, illustrateur français très talentueux qui, après cette donne, sera énormément sollicité pour des pochettes, logos ou autre. J'attire votre attention donc sur le merveilleux boulot qu'il a concocté et qui renforce le côté excellent de l'album.
La voie qu'avait pris le groupe avec des morceaux comme "Blashyrkh (Mighty Ravendark)" et surtout "Mountains Of Might", est devenu le fil conducteur de l'évolution du style d'IMMORTAL. Les morceaux sont plus longs (le fait qu'il n'y en est que 6 n'est pas dérangeant), plus lents même si toujours très énergiques… L'ambiance et l'atmosphère des glaciers sont toujours de mise, d'une part avec les paroles de Demonaz qui a, une nouvelle fois, réussi à nous emmener "au cœur de l'hiver". D'autre part, ce côté glacial (je sais, ce mot revient souvent avec IMMORTAL) est bien plus percutant sur la musique qu'auparavant. Les riffs sortent vraiment du dessous de la calotte glacière, pour nous donner envie de s'évader, d'aller visiter ces contrées relativement lointaines pour nous. Il y a également bien plus de diversité au niveau rythmique avec de "vrais" passages lents, des breaks de plus en plus Heavy et de plus en plus recherchés. L'innovation est donc toujours de mise pour ce groupe. On note une utilisation assez intensive de guitares en son clair gorgé de réverbs, une sonorité qui me fait un peu penser à un espace relativement grand, une vallée entre deux montagnes où l'écho régnerait en maître. La palme revenant au morceau titre "At The Heart Of Winter" qui, après une intro vraiment grandiose et qui nous met dans un état de mal-être assez certain, continue sa lancée avec une succession de riffs s'articulant autour du thème principal énoncé dans cette même intro. C'est cette chanson, étant la plus riche de l'album, même si l'album est très riche en lui-même, qui m'a poussé à donner la note maximale à ce disque et je pense qu'il le mérite amplement.
Le IMMORTAL millésime 1999 est décidément un très bon cru et il sera bien évidement très dur de faire mieux. Tout le travail effectué sur ce disque lui donne une allure de chef d'œuvre…

Ben : 99% (Avril 2002)



Back