Line-up
:
Abbath : vocals, bass & drums
Demonaz : guitars
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Au
vu de la pochette et du titre de l'album, on voit déjà
que les aspirations conceptuelles d'IMMORTAL n'ont pas vraiment changées,
on ne va donc pas tergiverser là dessus, on risquerait grandement
se répéter. Les 2 marques de fabrique du groupe étant
ce thème récurrent et la voix d'Abbath, sensiblement toujours
la même tout au long de la carrière du groupe. Je vais
de ce fait d'avantage m'intéresser au côté musical
de ce qui constitue la pièce maîtresse dans leur discographie.
C'est, en effet, avec cet album qu'IMMORTAL a notamment gagné
en notoriété, en reconnaissance et j'en passe. Ce qui
est néanmoins paradoxal, car c'est vraiment un album beaucoup
moins accessible de par sa brutalité sonore et son tempo réellement
infernal.
Pour situer, ils ont repris là où ils s'étaient
arrêter avec "Pure Holocaust" pour pousser le bouchon
encore plus loin. A première vue, le Black qui nous est présenté
ici et surtout cette violence intempestive pourrait nous faire penser
que l'album se répète d'un bout à l'autre, mais
ça ne serait que le dénigrer et ainsi ne pas l'apprécier
à sa juste valeur. Je m'explique, même si le barouf, avec
lequel Abbath & Demonaz nous cogne, semble être un mur du
son que l'on se prend en pleine tête, il y a énormément
de subtilités à noter et de ce fait, l'album est beaucoup
plus intéressant qu'il n'y paraît. Entre des guitares cataclysmiques,
une basse omniprésente de puissance et une batterie qui se prend
pour une sulfateuse, nos pauvres oreilles ne demandent pas leur reste.
Demonaz nous déblatère des riffs à 250 BPM, sans
pour autant que cela soit rébarbatif. La vitesse impressionnante
de l'exécution donne une réelle intensité à
ces nouveaux morceaux. Abbath nous joue une fois de plus les hommes
à tout faire en prenant une fois encore la place de batteur.
Je me demande d'ailleurs pourquoi il n'est pas le batteur attitré
du groupe, c'est peut-être moins dur de trouver un bassiste avec
un bon niveau qu'un batteur
Quoi qu'il en soit, lui et sa Pearl
paraissent ne faire plus qu'un tellement on sent la maîtrise.
Il accentue une fois de plus la diversité de ses parties tout
en gardant un rythme effréné.
Un morceau dénote vraiment du reste, c'est le dernier : "Blashyrkh
(Mighty Ravendark)" qui adopte une approche un peu différente.
Quelques passages aux claviers et des parties en son clairs (que l'on
trouve aussi en intro de "Cursed Realms Of The Winterdemons")
donne à ce titre un côté très atmosphérique,
avec une ambiance encore plus hivernale que sur le reste de l'album.
Le meilleur morceau pour moi.
La production nous permet une fois de plus de ne pas tomber dans une
bouillie sonore des plus abominable, bien au contraire. Bien que la
musique d'IMMORTAL ne se prête pas forcément à cette
facilité, on sépare aisément les différents
éléments constituant ce CD et l'évaluation qui
en résulte n'en est qu'accrue.
Pour l'anecdote, une vidéo du nom de "Masters Of Nebulah
Frost" est sortie peu de temps après "Battles In The
North". Sur celle-ci on trouve 2 clips ("Blashyrkh (Mighty
Ravendark)" & "Grim And Frostbitten Kingdoms") assez
marrant va-t'on dire. Autant le groupe est excellent musicalement, autant
physiquement il sait être ridicule à souhait. Le moment
fort est quand même l'instant où l'on peut voir Abbath
courir dans les montagnes tout en tortillant son instrument :). Sur
le 2e morceau, on a droit à un certain Hellhammer, passés
aux UV, en guise de batteur. Comme quoi, dans le Black Metal, la crédibilité
n'est pas forcément de mise
mais bon, tant que la musique
est bonne (bonne, bonne, bonne
:))
Nous sommes en présence de l'album de la raison d'IMMORTAL.
"Veni, Vidi, Vici", comme on dit
Ben
: 90% (Avril 2002)
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