Immortal - "Diabolical Fullmoon Mysticism"
Norway - 1992 - Osmose Productions - 35'01
1. Intro - 1'35
2. The Call Of The Wintermoon - 5'40
3. Unholy Forces Of Evil - 4'28
4. Cryptic Winterstorms - 6'08
5. Cold Winds Of Funeral Dust - 3'47
6. Blacker Than Darkness - 4'17
7. A Perfect Vision Of The Rising Northland - 9'04

Line-up :
Abbath Doom Occulta : vocals, bass & keyboards
Demonaz Doom Occulta : guitars
Armagedda : drums & percussion

Les 2 morceaux figurants sur le 7''EP éponyme d'IMMORTAL nous annonçait déjà la donne, à savoir un Black Metal malsain et froid. Ils nous reviennent donc un an après avec ce premier album fort remarquable. On sent bien que l'expérience passées dans différentes formations leur a servi. Je pense qu'elle a été directement utilisée ici et a pu ainsi éviter bien des erreurs de jeunesse.
Au menu donc, 6 morceaux dans la droite lignée des 2 précédents (ils ont d'ailleurs été revisités ici, "The Colds Winds Of Funeral Frost" étant devenu "Cold Winds Of Funeral Dust") mais composés avec plus de maturité et de recherche. L'intro nous fait découvrir une nouvelle facette du groupe avec l'apparition de la guitare acoustique que l'on pourra retrouver sur d'autres morceaux ("Cryptic Winterstorms" & "A Perfect Vision Of The Rising Northland"). Ces passages donnent une ambiance très… froide (comme c'est étrange pour le groupe…), avec quelques petits relents folkloriques sur les bords des plus plaisants. Le froid étant visiblement le concept établit par IMMORTAL, avec tout ce qui s'y rattache, l'hiver, l'obscurité et j'en passe… il n'y a qu'à voir les titres des morceaux… C'est donc après cette mise en bouche que la déflagration sonore commence. Les 6 morceaux s'enchaînent sans vraiment se ressembler, les tempos bougent, les riffs efficaces s'alternent avec d'autres plus "atmosphérique", emportant l'auditeur dans ce monde glacial. Je ne sais si la préoccupation du groupe a été de ne pas vouloir nous endormir, mais en tout cas, la diversité qui nous est offerte ici nous affiche une musique des moins soporifiques (même si on peut toujours faire mieux bien sur), on reste globalement très captivé par ce qui se passe. C'est déjà un très bon atout pour un groupe qui évolue dans un style ou généralement on a à faire à des formations à la musique répétitive et régulièrement fade.
Le studio Grieghallen (déjà très en vogue pour les productions Black Metal et surtout par la suite) nous a gratifié d'un son bien plus que correct, ce qui n'était pas forcément aisé avec ce type de musique à cette époque. On discerne donc vraiment bien tout ce qui se passe et ainsi, on peut apprécier de façon optimale les qualités et talents de chaque musicien. Abbath a conservé la même voix bien criarde et rauque qui commence à être une sorte de marque de fabrique du groupe. Avec sa basse (la basse d'Abbath, huhu :)), il suit beaucoup les partie de guitares tout en y apportant sa touche pour rendre le son plus puissant et percutant (enfin, ne nous emballons tout de même pas, on est en 1992 et c'est du Black…). J'ai déjà vaguement parlé des guitares mais j'en rajoute une couche car les parties de Demonaz sont réellement caractéristiques et on se rend compte à quel point elles ont été pompées par la suite. On retrouve sur certains passages quelques influences Thrash, voire Death, mais ça reste très léger. L'apparition de courtes parties leads, nous rappelle qu'un groupe de metal se veut Heavy avant tout :). On découvre également sur le dernier morceau "A Perfect Vision Of The Rising Northland" une nouvelle approche atmosphérique avec l'utilisation de claviers (modérés…) pour rendre l'ambiance encore plus sinistre. Même si le son de celui-ci fait un peu penser à un du Bontempi, il colle très bien au reste.
Voilà, même si quelques légères erreurs subsistent, IMMORTAL sort plus fort d'une telle épreuve et c'est avec une réalisation comme celle là que l'on reconnaît d'où viennent les influences de nombre de groupe qui arriveront plus tard.

Ben : 70% (Avril 2002)



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