Immortal - "Pure Holocaust"
Norway - 1993 - Osmose Productions - 33'49
1. Unsilent Storms In The North Abyss - 3'14
2. A Sign For The Norse Hordes To Ride - 2'65
3. The Sun No Longer Rises - 4'20
4. Frozen By Icewinds - 4'40
5. Storming Through Red Clouds And Holocaust Winds - 4'40
6. Eternal Years On The Path To The Cemetary Gates - 3'30
7. As The Eternity Opens - 5'31
8. Pure Holocaust - 5'17

Line-up :
Abbath Doom Occulta : vocals & bass
Demonaz Doom Occulta : guitars
Erik : drums

Oulah ! Dès la première note de ce "Pure Holocaust", on reste scotché devant une telle puissance, On voit que beaucoup de moyens ont été déboursés pour la réalisation de cet album. Le son, bien que relativement bon auparavant, est largement détrôné ici, quel progrès pour le Grieghallen, ce qui en fait le studio de référence pour le Black Metal et on comprend pourquoi. Il arrive à ne pas tout noyer et tout compresser avec une surproduction et surtout à faire ressortir une réelle âme à la musique, sans que ça n'en soit stéréotypé.
Musicalement, le tempo a largement augmenté, faisant place à un Black Metal relativement agressif et violent, presque venimeux. Le niveau des deux compères qui forment l'âme du groupe, à savoir Abbath & Demonaz, a lui aussi copieusement grandi. Ils savaient déjà jouer, maintenant, ils nous montrent qu'ils ne stagnent en aucun point et que dans ce style, on peut toujours progresser.
Abbath, toujours avec la même voix, qu'il pousse constamment de plus de plus, nous parle une fois encore de l'univers du grand Nord avec ses températures assez basses pour une cryogénisation spontanée. Il faut croire que ce sujet est une source intarissable. C'est un bon point je pense, pour le groupe d'avoir dans ses paroles d'autres mots que "Worship Satan" ou "Kill Christianism", si chers à nombre de formations qui se standardisent dans ce style. Les guitares sont encore plus incisives et tranchantes (la production y joue tout de même beaucoup) et accentuent la violence sonore qui se dégage de ce "Pure Holocaust". Les parties de Demonaz ne montrent aucunes faiblesses et encore moins de concessions. Cet enfoiré doit avoir une main droite digne des meilleurs acteurs de films pornos (ahahahahahah, que je suis drôle :)). Pour le reste, la basse martèle, elle aussi, à une vitesse hallucinante, pour soutenir la guitare et ainsi renforcer la puissance, cela dit, elle est peut-être un peu sous-mixé, on ne la distingue pas partout, mais c'est vraisemblablement voulu, car ça s'intègre très bien avec le reste. Mais sinon, c'est pour la batterie que la progression du groupe a été fulgurante. Poussée par une production très renforcée (quel son !!!), le sieur Abbath, et oui encore lui, a un niveau réellement impressionnant, quand on sait qu'il fait déjà beaucoup de choses dans le groupe. Il sait varier les rythmes tout en gardant une cadence très élevée et surtout sans perdre en vigueur et fermeté. Erik n'était là, il faut croire, que pour faire beau sur la pochette. Cela dit, dans le livret, il est écrit qu'il est le batteur titulaire, est-ce par pure modestie de la part du chanteur ? mystère. Tout ça pour dire que ce multi-instrumentiste qu'est Abbath nous révèle une nouvelle fois un de ses nombreux talents, jusque là insoupçonné…
En conclusion, même si moins varié que le premier opus, cet album est un coup de maître. Pour ce 2e album, ils ont voulu être brutaux, ils le seront jusqu'au bout. Point d'apparition donc de passages acoustiques, folkloriques ou autres atmosphériques. Ils ne rigolent pas et ont voulu nous asséner une œuvre vraiment maléfique et on ne peut que s'en réjouir.

Ben : 80% (Avril 2002)



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