Line-up :
Synne Diana : vocals
Ovl Svithjod : vocals
X. Botteri : guitars
B. Berserk : guitars
Oddvar A:M : guitars
C.M. Botteri : bass
Kobro : drums

Comme il est précisé dans le livret, les titres qui composent ce patchwork des vertes œuvres d'IN THE WOODS… ont été réédités suite aux abondantes demandes reçues par le groupe qui avait écoulé fort rapidement les 2200 cassettes de la démo '93 "Isle Of Men". C'est Hammerheart, jeune label hollandais, qui se colle à la production de l'affaire - on sait ce qu'il est depuis advenu de ce label alors débutant, comme quoi bon sang ne saurait mentir. Au même titre que "Three Times Seven On A Pilgrimage", qui regroupe les trois 7''EP, cet objet est un complément indispensable à la discographie régulière d'IN THE WOODS… Outre le fait qu'il offre la possibilité d'un regard sur le style des premiers pas, il permet de redécouvrir certains titres de "HEart Of The Ages" dans leur version initiale. S'il est impossible de ne pas reconnaître IN THE WOODS…, c'est presque avec étonnement qu'on constate le caractère brut voire assez grossier de certains riffs, tant on ne connaissait du groupe que le raffinement ultime et le choix des sonorités les plus pures. C'est un peu sans doute du Death Metal des tous débuts de GREEN CARNATION que l'on retrouve dans des titres carnassiers et lestés de plomb tels que "Tell De Døde" ou "Wotan's Return" - car il faut savoir qu'IN THE WOODS… est issu en 1992 de la partition de GREEN CARNATION entre, d'un côté Tchort, parti rejoindre EMPEROR pour la carrière fulgurante que l'on sait, et les frères Botteri qui ont ainsi donné naissance à ce qui allait devenir un emblème indétrônable en terme d'ouverture d'horizons et de spiritualité dans le Metal. Même l'introduction "The Wings Of My Dreamland" soupire dans un brouillard étouffant qui installe une atmosphère de trouble très direct, certes déjà intime et délibérée, mais loin des chefs d'œuvres d'ambiguïté ailée qu'IN THE WOODS… enfantera au cours des années. A la fois Doom et Death, donc, une première production qui fait déjà la sourde oreille aux clichés du Black, ne serait-ce chant écorché jusqu'à la moelle, encore plus extrême que sur "HEart Of The Ages". Une copieuse tranche de souvenirs qu'il fait bon remonter à la surface à l'occasion, comme un vieil album de photos cornées et jaunies, témoignages d'une Norvège sombre et pourtant fertile qu'on ne saurait mieux déguster qu'avec la musique qui l'a portée au pinacle des nations du Metal.

Uriel : 70% (Juillet 2002)