Line-up
:
Jérémy : vocals & keyboards
Pierre-Marie Reverdy : guitars
Yannick Morisset : guitars
Nicolas Gleizes : bass
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A
quoi peut-on s'attendre quand un groupe débarque avec un nom
d'album pareil
? Le côté spirituel mis en avant avec
une telle désignation m'aurait bien plus rebuté que captivé.
Mais il serait tout de même inutile de constamment vouloir chercher
la métaphore, surtout quand, comme dans notre cas, il n'y en
a pas. Vous voulez savoir ce qu'il se passe à l'intérieur
de ce "Inhuman Violence" ? Cherchez pas plus loin, c'est comme
le Port Salut, c'est marqué dessus ! Alors, me voici donc avec
le premier album de LEX TALIONIS (qui veut dire "Loi Du Talion"
en latin, autrement dit loi qui exige de punir l'offense par une peine
du même ordre que celle-ci) entre les mains et surtout entre les
oreilles, qui s'en sont plutôt bien sortis je dois dire.
Créé en 1996, ce groupe français a tout d'abord
sorti deux demos, et c'est surtout l'accueil de la dernière qui
leur aura permit de signer sur le label compatriote Deadsun Records
et ainsi de passer la seconde.
Musicalement, je n'espérais rien de plus que ce que l'on est
en droit d'attendre avec un tel titre. Une musique rapide, voire très
rapide et donc violente avec un côté froid et cybernétique
(avec notamment une affreuse boîte à rythme aux sons trop
artificiels) qui représente l'aspect d'inhumanité. On
trouve ici un hybride de toutes les musiques violentes existantes mais
néanmoins avec un Death Metal hargneux en figure de proue. La
combinaison des différents riffs mis bouts à bouts nous
fait percevoir des morceaux aux structures assez élaborés
mais parfois un peu bancales. Certains enchaînements sont hésitants
et approximatifs. Le climat hostile dans lequel on est plongé
tout au long de cette demi-heure est assez ambitieux et plaisant. Après
ce que je viens de dire, il semblerait assez étonnant que je
trouve certaines qualités à ce disque mais pourtant il
en subsiste quelques-unes qui feront la part belle à l'appréciation
de cet enregistrement. La technique instrumentale de ces messieurs est,
sans être déconcertante, assez prenante, ce qui donne un
regain d'intérêt aux compositions qui, sommes toutes nous
intriguent plus qu'elles nous plaisent, du moins au premier abord. Au
travers des écoutes suivantes, on commence à mémoriser
les arrangements existants et c'est là que l'on opte pour une
réelle appréciation du disque. Notre cerveau est constamment
ballotté, malgré certaines accalmies, mais, comme je le
disais plus haut, le destin de nos oreilles sera tout autre. En clair,
il est sur que les sieurs auront tout misé sur une musique complexe
et violente mais il n'y a rien de brutal là-dedans. Mon premier
à priori sur la boîte à rythme restera le même,
elle est trop artificielle pour donner un quelconque effet d'agressivité
et de barbarie sonore. Cela peut paraître étrange et j'en
suis même le premier surpris. La première impression qui
est ressortie de l'écoute de ce "Inhuman Violence"
était le côté dense des compositions, très
loin devant un quelconque sentiment d'avoir été scotché
à mon mur devant une certaine puissance quelque peu inexistante.
Cela manque de profondeur et c'est vraiment là que le bas blesse.
Dans certains groupes, la boîte à rythme passe très
bien mais dans ce cas, le mariage ne montre pas vraiment de signes d'avenir
(espérons que les enfants seront plus solides que leurs parents).
En résumé, un nom d'album n'aura jamais autant collé
à ce qu'il renferme, mais c'est dommage, c'est plus original
et piquant de laisser un peu de place à l'expectative
De
plus, c'est un premier opus qui, manifestement a beaucoup plus, donc
je ne doute pas de l'avenir de LEX TALIONIS, même si, s'il n'y
avait que moi, je ne les placerais vraiment pas en tête de mon
Top Ten des albums sortis ces derniers temps. A suivre
Ben
: 70% (Mai 2003)
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