Mourning Beloveth - "Dust"
Ireland - 2002 - Sentinel Records - 74'56
1. The Mountains Are Mine - 9'29
2. In Mourning My Days - 6'35
3. Dust - 14'37
4. Autumnal Fires - 12'01
5. All Hope Is Pleading - 10'01
6. It Almost Looked Human (from the upcoming album "The Sullen Sulcus") - 7'20
7. Sinistra - 2'59
8. Forever Lost Emeralds (from demo 1998 "Autumnal Fires") - 11'54

Line-up :
Darren : vocals
Frank : guitars
Brian : guitars
Adrian : bass
Timmy : drums

Pour sa deuxième signature, le jeune label irlandais, Sentinel Records a été cherché un nouveau poulain orienté dans une direction totalement différente de celle emprunté par ABADDON INCARNATE, le premier groupe signé chez eux (cf. chronique de "Nadir"). Le label ne voulant pas se concentrer sur un seul et unique style, il passe du Grind/Death au Doom Metal, deux styles aussi extrêmes l'un que l'autre, taillés dans le rock. Il s'est aussi sensiblement spécialisé dans les vieux groupes ayant eu du mal à démarrer. En effet, MOURNING BELOVETH a été créé en 1992 mais n'a enregistré sa première démo qu'en 1996, suivi d'une deuxième deux ans plus tard. Le groupe n'a cependant sorti son premier album "Dust" qu'en 2001 et il ressort ici en version remasterisée (par un certain Stuart Anstis, ancien guitariste de la meilleure période de CRADLE OF FILTH) avec deux morceaux en bonus.
Musicalement, le groupe semble être le digne héritier de la scène voisine avec notamment des groupes comme MY DYING BRIDE ou ANATHEMA à ses débuts. Un Doom Metal pas follement inspiré mais très efficace et accrocheur, très lourd sans être très lent mais terriblement imposant. Les grosses rythmiques répétitives et lancinantes des guitares plaintives et désolantes se déchaînent sur fond d'un éventuel désespoir. C'est effectivement le sentiment principal qui ressort à l'écoute de ce "Dust". La musique, bien qu'assez triste et n'émanant pas d'ondes positives, ne dégage pas forcément un sentiment de mal-être ou de déprime. A la fin de l'écoute de l'album, on est satisfait de ce qu'on a écouté, mais on ne reste pas nécessairement apostrophé. Ce n'est pas péjoratif, la musique de MOURNING BELOVETH possède tout de même une âme très présente et très pesante qui en fait justement sa force.
La production très soignée permet de mettre en avant l'éclat de chaque partie pour rendre le tout plus séduisant et plus écrasant. D'ailleurs, le point fort du groupe est le chant qui est de très grande classe. Le chanteur joue sur deux tableaux avec brio. La voix rauque venant de l'au-delà est très puissante et donne presque des frissons. D'un autre côté, la voix claire, qui rassemble grandement à celle de notre très cher Aaron, se veut également très douce et larmoyante, un vrai régal. Pour le morceau du futur second album, le vocaliste pousse le vice en chantant en chœur et l'effet est garantie (je dois dire que je suis plus que friand des passages à plusieurs voix).
La longueur des morceaux n'est pas un obstacle à l'appréciation de l'univers de MOURNING BELOVETH, l'ennuie a du mal à s'installer. Même si on peut y trouver certaines longueurs qui auraient pu être évitées, on arrive sans mal à rester attentif et ces quelques petites erreurs n'ont que peu d'importance en fait.

Finalement, on pourrait croire que MOURNING BELOVETH arrive avec un train de retard et c'est là que le bas blesse, leur musique fait vraiment défaut en ce qui concerne l'originalité et n'apporte pas grand chose à l'auditeur si ce n'est une honnêteté qui s'évertue à perpétrer la tradition Doom. On remarque d'ailleurs assez régulièrement qu'il est très difficile d'être novateur dans ce style. Les deux bonus tracks figurent sur l'album mais ne dénotent en rien. Il n'y a aussi qu'a voir MY DYING BRIDE qui, tout en nous proposant une musique très intéressante et plaisante, tournent un peu en rond.
Sans révolutionner le genre, MOURNING BELOVETH arrive tel un mastodonte pour prouver que le Doom existe et est plus fort que jamais. A découvrir et à soutenir.

Ben : 80% (Décembre 2002)



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