Mourning Beloveth - "The Sullen Sulcus"
Ireland - 2002 - Aftermath Music - 65'28
1. The Words That Crawled - 12'25
2. It Almost Looked Human - 7'21
3. The Insolent Caul - 10'08
4. Narcissistic Funeral - 13'33
5. My Sullen Sulcus - 11'23
6. Anger's Steaming Arrows - 10'38

Line-up :
Darren : vocals
Frank : guitars & vocals
Brian : guitars
Adrian : bass
Tim : drums

Plus décidée que jamais à vouloir faire parler d'elle, la nouvelle sensation montante Irlandaise nous revient un peu plus d'un an après son fameux "Dust" pour disséminer une fois de plus ses lamentations les plus sombres. La recette utilisée sur "The Sullen Sulcus" reste sensiblement identique à celle employée sur le premier album alors que l'on sent le groupe plus en forme. D'ailleurs, le mot "plus" semble être à même de décrire le mieux l'évolution du groupe : on sent le groupe plus mature, plus inspiré et surtout bénéficiant déjà d'une plus grande expérience. Leur Doom Metal se veut plus massif et plus imposant c'est à dire que les passages les plus lancinants et les plus lourds de "Dust" le sont encore plus ici. Le tempo général s'est même ralentit (sisi c'est possible) pour que les sonorités deviennent plus martelantes et plus jouissives. MOURNING BELOVETH n'est pas là pour faire sourire les foules, il délivre sa mélancolie et s'impose. La production, toujours très soignée se révèle être encore plus puissante. Elle donne aux guitares ce son des plus gras assez caractéristique. Si la musique pouvait se peser, nos pauvres épaules ne résisteraient pas à un tel poids. On serait littéralement écrasé par tant de force.
Ensuite, on retrouve ce chant toujours aussi vigoureux, que ce soit dans les parties rauques que claires. Néanmoins, il est utile de préciser que Darren a quand même assez progressé et ses parties attestent d'un travail conséquent. Pour le côté rauque, sa voix descend encore plus bas et ça en devient humainement indescriptible. Les scènes de ménages entre notre chanteur et ses cordes vocales doivent être assez fréquentes quand on voit à quel point le sieur pousse sa voix. Contrairement aux guitares, ces cordes là ne se changent pas, c'est impressionnant. D'un autre côté, la beauté des parties de chant clair réalisée sur l'album incarnent le côté le plus obscur de "The Sullen Sulcus". Je trouve que la façon dont Darren pose sa voix chantée sur les grosses rythmiques pesantes dévoile la véritable nature du sentiment que la musique de MOURNING BELOVETH dégage, même si, une fois de plus, la musique du groupe ne m'a pas donné le cafard. Contrairement à ce que nombre de gens pourraient penser - je trouve ça un peu facile de dire que le Doom est une musique de dépressifs, à éviter pour les suicidaires, … - je suis régulièrement enjoué à l'écoute d'un tel album. Je prend un tel pied (pardonnez-moi l'expression) à l'écoute d'une telle musique que l'alanguissement ne peut s'installer. Bien sur, je ressens quelques choses mais c'est tout autre.
Avec ce coup de maître, MOURNING BELOVETH aura réussi à donner sa réelle contribution à ce style en y dévoilant sa véritable identité. Voulant éviter les sempiternelles allusions à un certain MY DYING BRIDE, le groupe se forge petit à petit. L'heure de la reconnaissance à sonnée et c'est avec plaisir, ou souffrance, voire masochisme, on parle de Doom tout de même, hein ;), que MOURNING BELOVETH s'offre à nous.

Ben : 85% (Février 2003)



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