My Dying Bride - "As The Flower Withers"
UK - 1992 - Peaceville Records - 49'26 |
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1.
Silent Dance - 2'00
2. Sear Me - 9'00 3. The Forever People - 4'03 4. The Bitterness And The Bereavement - 7'28 5. Vast Choirs - 8'09 6. The Return Of The Beautiful - 12'45 7. Erotic Literature - 5'05 |
Line-up
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Une petite année après son "Symphonaire Infernus Et Spera Empyrium",
MY DYING BRIDE est de retour en cette année 1992 pour délivrer, ne mâchons
pas nos mots, un album d'une telle importance pour le Doom et sa propre
carrière qu'il est encore, une décennie après, non seulement un album
des plus recommandables mais encore et surtout un de ces disques intemporels
dont ont parlera encore pendant pas mal de temps. D'un point de vue
musical, le groupe anglais approfondi et développe ce Doom si particulier
et original qui lui est propre depuis la mise au monde de son enregistrement
précédent. Morceaux hyper longs, structures décharnées, lenteur extrême
violée par de soudains et brusques assauts Death plutôt brutaux, vocaux
très gutturaux et désincarnés, d'un avant-gardisme présent à chaques
minutes, et bien sûr ces parties de violon déchirantes et particulièrement
lugubres. Le début d'album est tout simplement fabuleux : après l'éclatante
symphonie morbide de "Silent Dance" entièrement composée de claviers
imitant un véritable orchestre, intervient le culte "Sear Me" (premier
volet d'une trilogie dont on retrouvera les autres épisodes au fil des
albums du combo), qui symbolise à lui tout seul tout ce que MY DYING
BRIDE a à dire à l'époque. A la fois beau, triste, déjanté (la partie
de larsen au milieu, le passage ou Aaron grogne avec pour seuls accompagnements
d'effrayants chuchotements, le court et surprenant passage Death), ce
titre dont les paroles sont entièrement rédigées en latin est à hisser
sans hésitation au Panthéon des plus belles réussites du genre. Suivi
d'un "The Forever People" plus proche d'un "God Is Alone" sur "Symphonaire
Infernus Et Spera Empyrium", c'est à dire proposant une approche du
Death assez originale et étrange, puis d'un "The Bitterness And The
Bereavement" écrasant et mélancolique au possible (on oubliera purement
et simplement les petits égarements de mise en place qui ne seront qu'à
la portée des oreilles des plus intransigeants des auditeurs), "As The
Flower Withers" dégage jusqu'alors un parfum de réussite absolue. La
seconde partie du disque débute par un morceau relativement ancien,
"Vast Choirs", qui figurait déjà sur la première et unique démo du groupe,
"Towards The Sinister". Ce titre, de la même manière que ce "Erotic
Literature" (composé néanmoins de quelques riffs arabisants du meilleur
effet) qui clôture l'album, est un peu inférieur au reste du contenu
de l'album parce que moins mature et moins "engagé" artistiquement,
bien que le double solo de la fin soit particulièrement mémorable. La
longue fresque "The Return Of The Beautiful" (durant laquelle les trois
mots "My Dying Bride" sont prononcés) est à ranger elle aussi parmi
les tous meilleurs morceaux de Doom de part la lente agonie sonore et
la sombre toile désenchantée qu'il développe sans jamais ennuyer l'auditeur
une seule seconde. Enfin, dernier point fort d'un "As The Flower Withers"
faisant office de premier album longue durée d'exception, la production.
Cette dernière est particulièrement organique, avantageant copieusement
la grosse caisse de Rick Miah, offrant aux guitares un grain tout à
fait inédit, à la fois puissant et clair, "granuleux" au possible, mise
en valeur parfaite des riffs des sieurs Craighan et Robertshaw et donnant
à l'album un charme proprement indescriptible, une beauté déchirée aussi
touchante qu'une fleur naissante sur un cadavre putréfié. Huggy : 99% (Juillet 2002) |