My Dying Bride - "The Voice Of The Wretched"
UK - 2002 - Peaceville Records - 74'53

1. She Is The Dark
2. Turn Loose The Swans
3. The Cry Of Mankind
4. The Snow In My Hand
5. A Cruel Taste Of Winter
6. Under Your Wings And Into Your Arms
7. A Kiss To Remember
8. Your River
9. The Fever Sea
10. Symphonaire Infernus Et Spera Empyrium

Line-up :
Aaron Stainthorpe : vocals
Andrew Craighan : guitars
Hamish Glencross : guitars
Ade Jackson : bass
Shaun Steels : drums
Sarah Stanton: keyboards (sessions live)

Et bien ! Après 7 albums studios, 3 maxi et quelques autres sorties dont certaines plus négligeables, MY DYING BRIDE propose enfin un album live. Tous ceux qui ont déjà eu la chance de voir le groupe sur les planches savent que ce dernier maîtrise sa musique comme personne et que pour peu que le spectateur se laisse entraîner dans les mondes de souffrances et de tristesse dépeints par les Anglais, un voyage à travers les limbes est à prévoir. Enregistré le 4 mars 2001 à Tilburg aux Pays-Bas à l'occasion de la tournée "Peacefest", "The Voice Of The Wretched" est le témoignage d'un groupe très expérimenté et portant sur ses épaules le fardeau d'une tripotée d'enregistrements qu'il doit restituer dans un contexte plus brute et énergique : la scène. De ce fait, la set-list à des allures de best-of, mais il serait bien regrettable ne retenir que ça de ce disque. Non seulement MY DYING BRIDE revisite le temps d'un concert quelques-uns de ses meilleurs titres, mais les transforme suffisamment pour leur donner une fraîcheur leur offrant un sérieux coup de jeunesse. Les guitares absolument énormes que messieurs Craighan et Glencross déchaînent sont particulièrement à la fête, reléguant les autres instruments au rang de figurants - peut-être un peu trop même, la batterie de Shaun Steels étant particulièrement en retrait - et offrant une vague de puissance supplémentaire à leurs pendants studio. D'autre part, des arrangements spécialement prévus pour les concerts sont perceptibles ici et là, preuve de la volonté du groupe d'être capable d'interpréter ses morceaux aussi fidèlement possible. Le public se manifeste peu, Aaron est peu loquace, mais peu importe, il est impérial dans son rôle de catalyseur de toute la déchéance psychologique de l'humanité. Les morceaux s'enchaînent et la magie est là, les images se forment dans le cerveau et la musique remplit tout l'espace sonore. Hypnotique, MY DYING BRIDE l'est autant dans ses morceaux les plus anciens ("Symphonaire Infernus Et Spera Empyrium") que dans les plus récents ("A Cruel Taste Of Winter"). L'unité du son fait celle de la musique, et on dévore ces 70 minutes avec un plaisir carnivore. Et oui, 70 minutes, vous avez bien lu. A peine plus d'une petite heure pour un live si attendu et surtout pour celui d'un groupe aussi important que MY DYING BRIDE. Un double live aurait bien mieux fait l'affaire. Ainsi, le groupe aurait pu nous gratifier sans problème d'une bonne heure supplémentaire en y ajoutant les classiques qui manquent à l'appel. Il est fort dommage qu'avec seulement 10 titres, la carrière des anglais ne soit que survolée un peu superficiellement. On peut pourtant comprendre la démarche consistant à proposer un seul et unique concert. C'est juste qu'il est regrettable qu'à cause de sa durée, le disque ne soit pas la grand-messe qu'il aurait pu être, à l'instar d'un "Live After Death" ou d'un "Decade Of Aggression". On se régalera néanmoins jusqu'à satiété des versions proposées ici des brûlots que sont "The Cry Of Mankind" ou "Your River". A noter le travail de sagouin opéré par Peaceville - qui a définitivement abandonné sa politique de découverte de jeunes talents du Doom pour se consacrer à l'activité plus lucrative des rééditions et des best-of de son vieux catalogue - qui a commit le blasphème d'inverser "Turn Loose The Swans" et "The Snow In My Hand" sur la pochette. Tout bonnement honteux de la part de professionnels…

Huggy : 90% (Juillet 2002)



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