Rain - "Starlight Extinction"
Switzerland - 2002 - Adipocere Records

1. The 4 Messengers Of Neptune
2. Annihilation Of The Centuries
3. The Cyclic Flood
4. Aurora Borealis
5. Like Dying Fireflies
6. Narcotik 00
7. Starclouds & Cosmic Seas
8. Dance Of Infinity
9. Dead Planets
10. Meteor Rain
11. Amethyst
12. The Final Extinction

Line-up :
Sin : vocals
Drop : guitars, programming & keyboards
Blast : guitars
Picasso : bass
Additional musicians :
Pascal Geronimi : samples & additional programming

Agé de 17 ans et géniteur de 3 albums et d'une démo, le petit génie suisse répondant au pseudonyme de Drop, fondateur et principal compositeur de RAIN, place la barre très haut sur ce "Starlight Extinction". Comment décrire ce Metal - que je me complait à appeler "Metal Bionique" - paradoxalement familier et de toute originalité sans se tromper ou oublier une foule de détails ? La musique de RAIN est familière tout d'abord parce que les influences du groupe ne sont pas franchement dissimulées, ou peut-être tout simplement très évidentes, et ce dès les premières écoutes. SAMAEL, MESHUGGAH, THE KOVENANT, IN FLAMES, FAITH NO MORE même, sont les premiers noms qui viennent à l'esprit en écoutant RAIN. Il serait cependant dommage de s'en tenir là car tout le savoir-faire du groupe de Drop provient de la parité entre des riffs ultra puissants et souvent syncopés ("The 4 Messengers Of Neptune", "Annihilation Of The Centuries", "Narcotik 00") avec des claviers mystiques et cosmiques, et des éléments issus de la musique électronique, la techno et le Drum 'n' Bass en particulier. Le tout créant un cocktail explosif et futuriste ! En effet, par le mélange et la mixité de ces éléments, la musique de RAIN en devient très profonde et imagée, dopée aux ambiances tour à tour spatiales, oniriques, futuristes, dégagée par des matériaux peu utilisés dans le cadre du Metal. Parfois très noire ("Annihilation Of The Centuries", nous promenant dans d'horribles couloirs futuristes d'une noirceur et d'une froideur effrayante), parfois très belle et mélodique, rêveuse même ("The Cyclic Flood", "Amethyst"), la musique de RAIN est très variée et c'est aussi ce qui fait sa force. C'est bien simple, on ne s'ennuie pas une seconde tant le voyage à travers "Starlight Extinction" est passionnant et son intérêt inépuisable. Le rôle percussif n'est pas assuré par un batteur mais par une boîte à rythme. Nombreux sont les headbangers qui ont une tendance à rejeter toute batterie programmée, mais celle de RAIN est tout à fait hallucinante ! Les possibilités de la machine sont bien évidemment très supérieures à celles d'un vrai batteur, et celle-ci est particulièrement bien travaillée, dynamisant l'ensemble et lui donnant une puissance détonante. RAIN ne cherche pas à imiter un véritable batteur, mais à exploiter la machine pour ce qu'elle peut offrir de plus par rapport à un jeu humain. Mention très bien au travail sur la double grosse caisse, prise d'accès de frénésies jubilatoires. Jouant sur l'alternance entre la violence rythmique, précise et ultra carrée, et les morceaux et passages plus posés, plus aériens et doux, RAIN met parfaitement en valeur les paroles et le concept établis par Sin, chanteur de son état, dont il serait injuste de ne pas mentionner l'importance du rôle créatif au sein de la formation. Concept album basé sur la fin de l'univers, la musique constitue la bande-son parfaite pour ce type de sujet. Une fois encore, pari réussi de ce côté. Le chant de Sin est lui aussi assez varié, passant d'un chant Death assez léger à un chant "blackisant" proche de Vorph de SAMAEL (en particulier sur "The 4 Messengers Of Neptune") , jusqu'aux voix douces et murmurées qu'il emploie régulièrement, de manière efficace et justifiée par le sens des paroles et de l'accompagnement musical. Et que dire du fabuleux instrumental "Dead Planets" et ses claviers technoïdes qu'on jurerait tout droits sortis d'un manège à la fête foraine, défilant à la vitesse de la lumière ? Par sa maturité, par sa diversité, par son interprétation irréprochable, et surtout par sa profondeur et le génie palpable dans les atmosphères tissées par ces jeunes Suisses - pays qui confirme une fois encore l'extraordinaire potentiel des groupes de sa scène Metal - "Starlight Extinction" se pose comme l'un des albums marquants de l'année 2002. Je prédis un avenir doré à RAIN dans les années à venir s'il continue sur cette lancée !

Huggy : 99% (Avril 2002)



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