Seyminhol - "Northern Recital"
France - 2002 - Brennus Music - 59'35
Part I : The Story Of A Fallen Chief
Chapter I. Land Of Long Cold Winter - 1'39
Chapter II. Iron Of God (Widukind's Speech) - 5'03
Chapter III. The Call Of War (Verden's Hate) - 8'12
Chapter IV. The Funeral - 5'37
Part II : The Past Legacy
Chapter V. Ode To Eternity - 6'48
Chapter VI. Under A Blood Red Banner - 6'19
Chapter VII. Saekonungr - 9'01
Part III : The Flail Of The North
Chapter VIII. Immortal Lords - 6'29
Chapter IX. Berserkir - 1'29
Chapter X. At The Back Of Thunder - 6'08
Chapter XI. Into The Wind Of Chaos - 2'50

Line-up :
Kevin Kazek : vocals
Nicolas Pélissier : guitars, keyboards, piano & backing vocals
Chris' Billon-Laroute : bass
Julien Truttmann : drums
Additional Musicians :
Marc "Mjöllnir" Etmanski : vocals
Deborah Hofer : vocals
Michael Goulon : backing vocals
David Krebs : backing vocals
Julien Milbach : backing vocals
Mike Kopp : backing vocals
Marco Smacchi : guitars on Part III
Eric Peron : guitars on Part III
Bruno Jagle : bagpipe on #6 & #8

Lorsque Nicolas Pélissier m'a contacté pour savoir si j'étais intéressé pour chroniquer le premier album de son groupe SEYMINHOL, je n'étais enthousiasmé qu'à moitié. Je me disais qu'un nouveau groupe de Heavy Metal n'avait pas forcément sa place dans les pages des Grimoires (je n'ai rien contre ce style bien entendu). Ici, nous chroniquons que ce que nous aimons et vu la qualité actuelle de nombres de formations évoluant dans ce style, qui se ressemblent plus les une que les autres, je restais très septique. Suite à cela, j'ai cherché ce que j'avais comme documentation sur le groupe (notamment quelques interviews et chroniques dans certains fanzines), puis je me suis rendu sur le site web du groupe pour télécharger la musique disponible et ainsi juger si une collaboration était possible (cela ne m'intéresse pas de démonter un groupe pour le plaisir et, de plus, nous ne faisons pas la course aux promos). La, sans me transcender, ce que j'entends me plait assez pour que je réponde par l'affirmative à ce cher Nicolas (les extraits sont courts et pas toujours très récents). Arrive le jour où je reçois le dit album (déjà, premier point à souligner, je n'ai ni reçu d'album promo, ni de CD gravé ou autre, mais l'album, le vrai, le même que l'on retrouve dans le commerce), je le mets dans mon lecteur et je me laisse séduire par l'atmosphère qui s'installe. Une heure se passe, le disque s'arrête et je reste une bonne dizaine de minute en plein silence pour réaliser ce qu'il vient de se passer… Je viens de vivre une expérience assez hors du commun. Je viens d'écouter l'album le plus intéressant, le plus frais et le plus enivrant en matière de Heavy Metal français, voire même international, que j'ai eu l'occasion d'ouïr ces derniers temps… et je pèse mes mots.
Après vous avoir raconter cette belle histoire (qui a dit que ma vie était chiante ???, qu'il se dénonce, je ne lui ferai rien !), je vais vous raconter celle de ce groupe de l'Est. SEYMINHOL naquit pendant la période hivernale de l'an 1992 (février pour être exacte), réalisât durant cette décennie une demo, trois Mini CD, et enfin, le présent premier album. Le ton un peu chevaleresque que j'emplois est à la hauteur de l'atmosphère seyminholien. En effet, le concept de cette première grosse réalisation s'articule autour d'une idée basée sur la Scandinavie médiévale au VIIIe siècle. L'histoire, découpée en trois parties, raconte la vengeance des Saxons sur le peuple Franc emmené par Charlemagne. La volonté de conquête de ce dernier engendra un véritable massacre au nom du Christ. Le fer de Dieu aura eu raison du marteau de Thor… pour cette fois. L'aventure conte les différentes étapes qui auront permit de renverser la tendance et au peuple de Saxe d'assouvir sa vengeance (l'histoire est très bien narrée dans le livret). Ce côté assez Heroic-Fantasy (bien que certains faits se soient réellement déroulés) peut rappeler un certain groupe italien voire quelques autres, mais je trouve ce concept plus original et moins Tolkiennien (dragons, magie, …). Il va à l'encontre de ce que l'on trouve partout (exit aussi les épées et tout ce folklore assez ridicule en fait). Le groupe a voulu s'attarder sur un moment de notre histoire tout en brodant une aventure héroïque autour.
Côté musique, SEYMINHOL nous délivre un Heavy Metal Epique et Symphonique, teinté même d'un minimum de Prog, le tout de très grande classe (dix années d'expérience, ça se sent). Très grandiose sans être pompeuse, la musique s'inscrit tout à fait dans l'optique énoncée dans le concept. Des rythmiques accrocheuses et entraînantes suivies de longues cavalcades illustrant des scènes de batailles sont au programme. On trouve après la tempête de fréquents moments de calme nous permettant de respirer… et de compter les morts… Les principaux atouts du groupe (en plus d'un côté extra musical très travaillé) sont, dans un premier temps, la richesse des compositions. Les différents éléments qui composent l'orchestration (comme les bruitages et autres artifices) se combinent à la perfection pour nous délivrer une bande originale, magnifique et variée, d'une épopée onirique. Ajouté à cela, une qualité d'exécution assez phénoménale, avec une production réellement professionnelle, claire et puissante. Même le chanteur (généralement assez rébarbatifs sans ce style, il faut le dire) possède une voix unique et assez puissante et juste pour ne pas nous ennuyer et nous faire grincer des dents. Chaque instrument a la place qui lui est due. Des guitares tranchantes, une basse vigoureuse qui donne du volume au son, une batterie martelante et cavalante, ainsi qu'un clavier très présent et qui donne ce côté épique à la musique, s'assemblent pour donner le meilleur d'eux-mêmes et nous fournissent une véritable symbiose sonore, une authentique et noble symphonie.
On ressort de cette grande aventure en ayant l'âme d'un véritable guerrier saxon, avec une envie d'aller au front défendre une cause qui nous est noble.

On attendait un renouveau du Heavy Metal, nous voilà servi, à vos bourses viles manants ;).

Ben : 90% (Janvier 2003)



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