Summoning - "Minas Morgul"
Austria - 1995 - Napalm Records - 67'43
1. Soul Wandering - 2'32
2. Lugburz - 7'14
3. The Passing Of The Grey Company - 9'16
4. Morthond - 6'43
5. Marching Homewards - 8'10
6. Orthanc - 1'39
7. Ungolianth - 6'36
8. Dagor Bragollach - 5'05
9. Through The Forest Of Dol Guldur - 4'46
10. The Legend Of The Master-Ring - 5'27
11. Dor Daedeloth - 10'15

Line-up :
Protector : vocals, guitars & keyboards
Silenius : bass, keyboards & vocals

Ils sont rapides nos Autrichiens, à peine le premier album "Lugburz" sorti, ils enchaînent sur un second réalisé la même année et mon dieu quel changement. En quelques mois, le groupe qui jouait alors un Black Metal personnel mais assez classique, tourne les talons pour s'orienter vers une musique beaucoup plus épique, plus illustratrice, plus narratrice. Les influences sont toujours de plus en plus puisées dans le Chef d'Œuvre de Tolkien et SUMMONING lui rend un hommage toujours plus grand.
Minas Morgûl ("Tour du Sorcier") était le nom de Minas Ithil après qu'elle fut prise par les Nazgûl (Spectres de l'Anneau qui, au début la quête de l'anneau on tenté en vain de dérobé l'anneau à Frodon). Minas Ithil ("Tour de la Lune") était la ville d'Isildur (ancêtre d'Aragorn qui arracha le Maître Anneau de la main de Sauron en 3441 du Second Âge et qui réduisit ce dernier à l'état de spectre) construite sur une avancée d'Ephel Duath ("Monts de l'Ombre" qui constituait la frontière sud-ouest du Mordor). Dans cette tour se trouvait l'un des Palantri, une des pierres de vision. C'est à partir de la route de Morgûl, voisine, que Gollum conduisit Frodon et Sam dans l'Antre tissé de toiles d'Arachné, l'araignée géante. Le passage gardé par Arachné conduisait à Cirith Ungol, tour érigée par Gondor dans le but de garder un œil sur Mordor. C'est là que Frodon, piqué par Arachné, fut emprisonné par les Orques et sauvé par Sam.
Musicalement, pour situer grosso modo, le changement de batteur pour une boîte à rythme très simpliste, avec quelques passages rapides tout de même, donne un côté encore plus froid aux compositions. Le tout sonne plus épique que jamais (désolé, je ne trouve pas d'autres mots alors je me répète un peu :)). Grossièrement, vous prenez les passages aux claviers de "Lugburz", vous les intégrés ici sur la totalité de l'album, vous y ajoutez toute une instrumentation, guitares, basse, boîte à rythmes et le tour est joué. Le style en lui-même n'a plus rien à voir avec du Black, seuls les vocaux et surtout l'ambiance glaciale et malsaine nous tentent à les étiqueter de la sorte même si ça reste globalement atypique. Imaginez, prenez votre baladeur CD, allez marcher dans les montagnes la nuit et écouter la musique de SUMMONING à un certain volume et vous entrerez totalement dans l'univers qui nous est proposé, à savoir une grande épopée combative et vaillante. Le travail le plus colossal à donc été fait sur l'orchestration qui est magnifique et très riches. Les claviers sont plus recherchés, la guitare prend une nouvelle dimension, avec des riffs qui ne paraissent pas être composés pour elle. Le tout pourrait paraître rébarbatif car le tempo reste sensiblement toujours le même mais c'est sans compter sur le fait que SUMMONING sait garder l'auditeur captivé en diversifiant sa musique de plus belle.
Leur musique pourrait se rapprocher de beaucoup de musique de film avec le côté Black en plus. Ils auraient très bien pu jouer sur le long métrage de Peter Jackson, ça n'aurait pas fait défaut, peut-être un peu surpris, mais pas défaut. Ils auraient été entièrement dans le propos et on aurait d'autant plus apprécié.
Les seuls éléments qui persistent donc sont ces passages instrumentaux qui nous donnent envie de partir au combat défendre une cause, ressemblant à celle de William Wallace, une quête pour la liberté, un objectif à remplir, une cible à détruire. Que d'exemples qui montrent que l'Heroic-Fantasy a trouvé son maître dans le domaine musical et lyrique.
Ce deuxième album ouvrira une nouvelle voie en matière de Metal et aura permit à SUMMONING de se forger un son et un style qui lui est propre. C'est génial.

Ben : 85% (Avril 2002)



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