Summoning - "Stronghold"
Austria - 1999 - Napalm Records - 64'20
1. Rhûn - 3'25
2. Long Lost To Where No Pathman Goes - 7'23
3. The Glory Disappears - 7'49
4. Like Some Snow-White Marble Eyes - 7'19
5. Where Hope And Daylight Die - 6'28
6. The Rotting Horse On The Deadly Ground - 8'25
7. The Shadow Lies Frozen On The Hills - 7'01
8. The Loud Music Of The Sky - 6'47
9. A Distant Flame Before The Sun - 9'43

Line-up :
Protector : vocals, guitars & keyboards
Silenius : vocals & keyboards
Additional Musician :
Tanja : female vocals

Après 3 ans d'absence avec un album au sens propre du terme, SUMMONING revient enfin derrière les fourneaux pour nous cuisiner une nouvelle mixture bien à eux. L'intro "Rhûn" nous en dit long sur les motivations du groupe. A travers le brouillard se dessine un château au loin, immense forteresse sombre et lugubre dans laquelle pourraient résider bien des créatures étranges accompagnées de leurs mystères. Le monde de Tolkien parait bien être une source vraiment intarissable quant à l'inspiration du groupe. Il faut dire que faire le tour de tout cet édifice n'est pas une mince affaire et il y aura toujours à en redire. Les aventures, les situations et les histoires fourmillent de détails qui n'échappent à nos deux maîtres d'œuvre…
Cet album est un tournant dans la carrière du groupe de part ses nombreux changements par rapport au passé. Je pense qu'ils ont voulu aller de l'avant en nous offrant la pièce porteuse de l'édifice SUMMONING.
D'une part, la première chose qui saute aux yeux est la production vraiment phénoménale qui permet à "Stronghold" de révéler la musique de SUMMONING d'une manière différente, plus propre, plus rentre-dedans, plus envoûtante et plus effrayante. Les deux bons hommes ont appris à manier leurs appareils de mains de maîtres pour en ressortir l'album de la consécration pure et simple. Tout est tellement clair, un accent sur les guitares, qui ont été mise en avant (ce n'est pas pour me déplaire), redonne un côté metal aux mélodies de SUMMONING, groupe qui reste bien évidemment toujours à part. L'enregistrement à également permit aux voix de mieux se poser et, également, de mieux ressortir. C'est presque comme si on pouvait comprendre ce qu'ils nous disaient (enfin, ne nous emballons pas, le chant reste toujours très Black).
Ensuite, les guitares, sont plus présente (en plus d'être mise en avant) et plus lourde, il subsiste que très peu de passages sans. Les parties sont plus en accord que par le passé, ou la majorité était jouée note à note. Une couleur plus violente est ainsi donnée au tout pour que l'on comprenne bien que la vie de La Terre du Milieu est loin d'être de tout repos. Les claviers sont plus transcendants et plus épiques que jamais (ce mot ! Il faudrait en inventer un autre quand même, ça devient lourd de devoir toujours l'utiliser), leur présence redonne le fer de lance à l'esprit guerrier et belliqueux si cher au groupe. La boîte à rythmes a été programmée pour être tantôt calme, tantôt rapide et violente et tantôt assez tribale dans l'âme. La diversité des rythmes donne cette nouvelle couleur aux morceaux.
Ultime nouveauté ici, l'apparition de chant féminin sur le titre "Where Hope And Daylight Die". La voix de Tarja (compagne de Protector), assez haut perchée donne une nouvelle ampleur à la musique de SUMMONING. A la fois lyrique, bizarre avec un léger effet de doublage, sa présence renforce le côté beau et majestueux même si elle est légèrement fausse de temps en temps.
Cet album ne sera pas aussi majestueux s'il ne renfermait pas le meilleur morceau du groupe à mon avis. Je veux parler de "Like Some Snow-White Marble Eyes" qui, à lui seul renferme tout ce que le groupe a fait de mieux pendant sa carrière. Une réelle monté en puissance qui, non seulement, nous donne de l'espoir de se sortir un peu de cette noirceur ambiante mais qui nous dit, qui plus est, que ça ne sera vraiment pas une chose aisée. Musicalement, les mélodies de claviers et de guitares s'entremêlent pour nous servir un joyau fracassant de décibels symphoniques, fantastiques et merveilleux.
La partie qui achève le morceau "A Distant Flame Before The Sun" , et ainsi l'album, est tellement grandiose qu'on pourrait vraiment croire que c'est un succès sur un champs de bataille qui vient de se produire. Les allocutions sorties d'un porte-voix et les acclamations de la foule qui s'en suivent nous confinent dans cette hypothèse. Une sorte de générique de fin vraiment glorieux.
Cet album qui a des allures de chef d'œuvre hisse SUMMONING au rang des plus grands !
Entre joies et peine, c'est l'obscurité qui s'abat et qui engloutit tout sur son passage…

Ben : 95% (Avril 2002)



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