Line-up :
Azhemin : vocals, keyboards & bass
Sami Tenetz : guitars
Agathon : drums & vocals

THY SERPENT connaît sa grande période de gloire après les sorties respectives de "Forests Of Witchery" et "Lords Of Twilight". Les ventes sont bonnes et la popularité des finlandais est au sommet ! Conscient de l'ampleur que va prendre le groupe - ce qu'y n'arrivera jamais puisque la bande à Sami Tenetz n'a presque jamais joué live, ce qui ne lui a pas permis de toucher un public plus large - Luopio (basse et chant additionnel sur les disques susnommés) quitte THY SERPENT pour se consacrer à ses études - la basse étant dès lors tenue par Azhemin - tandis qu'un nouveau guitariste rejoint les rangs des Black Metalleux, et pas n'importe qui, puisqu'il s'agit d'Alexi Laiho. Mais son groupe principal CHILDREN OF BODOM venant juste d'exploser commercialement parlant, ce dernier doit quitter le groupe avant même l'enregistrement de ce second véritable album, "Christcrusher". Ce sera également le dernier du sieur Agathon puisqu'il partira mener de front son propre projet, GLOOMY GRIM peu après la sortie de l'album. Musicalement, on retrouve le THY SERPENT qui a fait la grandeur de "Forests Of Witchery" : de longues toiles atmosphériques bâties essentiellement autour de guitares ultra mélodiques, avec une préférence pour les tempos médiums et lents, et des parties de batterie très dynamiques et entraînantes. De sourdes nappes de claviers, parfois sombres, parfois romantiques et légèrement épiques épaississent constamment les atmosphères impies que tisse le groupe. Forêts hantées, sabbats de sorcières, mythologie ougro-finnoise racontée au coin du feu, voilà ce qu'évoque la musique des Finlandais. Jouant avec subtilité sur des ambiances enchanteresses mais chargées de venin, THY SERPENT sait rendre ses morceaux passionnants et imagés. A ce titre, les deux premiers morceaux "Chambers Of The Starwatcher" et "Curtain Of Treachery" sont des exemples parlants de ce qui peut se faire de mieux dans le style. Les parties de batterie d'Agathon sont phénoménales et l'ambiance hypnotisante de bout en bout. La voix d'Azhemin colle toujours aussi bien au style élaboré par le groupe, feulements Black en retrait dans le mix, parfois relayée par celle, plus agressive, d'Agathon, voix claires incantatoires ("Thou Bade Nothingness", l'excellent "Calm Blinking" qui clôture l'album, ou encore l'introduction de "So Free Are The Wolves"). Cela ne signifie pas que THY SERPENT n'est pas capable de hurler sa haine de la religion chrétienne par des cavalcades très violentes plus proches du Black dans sa forme originelle (l'épileptique "Christcrusher" (le morceau) ou les parties déchaînées de "Crystalmoors"). "Chriscrusher" constitue une suite très réussie de "Forests Of Witchery" le point faible étant sans doute la trop grande similarité avec ce dernier. Aucune évolution réelle n'est notable, le son est quasiment identique, et, comme c'est prévisible dans un tel cas, l'album ne parvient pas à déloger son prédécesseur du trône affectif sur lequel on l'avait placé. Attention, les deux disques étant de qualité et de contenu semblable, l'auditeur qui découvrira THY SERPENT avec l'un ou l'autre des groupes ne risque pas d'être déçu. Mais "Christcrusher", resitué dans la carrière du groupe, et postérieur au disque majeur qu'est "Forests Of Witchery", ne mérite pas la même note. Mais bon, si le choix est un obstacle trop difficile à franchir, autant se procurer les deux, bonheur musical garanti pour les amateurs de Black intelligent et atmosphérique.

Huggy : 80% (Mai 2002)