Line-up :
Azhemin : vocals & keyboards
Sami Tenetz : guitars
Luopio : bass & vocals
Agathon : drums

Soucieux de sauvegarder son passé musical, Sami Tenetz, le cerveau derrière les décibels métallisés de THY SERPENT, profite du temps passé en studio lors de l'enregistrement du premier album du groupe "Forests Of Witchery", pour graver sur bande avec sa troupe quelques morceaux issus des deux démos épuisées de la formation. Afin d'en faire un véritable disque de longue durée (qui ressemble au final plus à un croisement bâtard entre un maxi et un album), de nouvelles pièces sont concoctées spécialement pour l'occasion, ainsi qu'une exhumation pure et simple d'un titre ayant servi de support promotionnel sur une compilation quelconque, en préparation à l'époque où Sami était seul maître à bord. L'initiative peut à la fois sembler très bonne et prématurée. Est-ce vraiment nécessaire de revenir, un album sous le bras seulement, un an plus tard avec des vieilleries en guise de nouvel album ? Sans doute aurait-il fallu attendre que le groupe prenne plus d'assise avant de regarder en arrière, parce qu'après un album de la trempe d'un "Forests Of Witchery", il est un peu dommage et malheureux de proposer des titres antérieurs, en particulier s'ils sont moins matures, plus basiques et moins inspirés : bref n'apportant pas grand chose à l'édifice Black Metal. Ce qui est le cas ici, inutile d'assombrir plus encore le tableau. THY SERPENT nous avait effectivement promis de nouveaux morceaux, mais ceux-ci ne sont rien de plus que des plages de claviers. Ces dernières sont plutôt sympathiques et belles, mystiques et mélancoliques, ou épiques à l'image de ce "Prometheus Unbound" ouvrant l'album, faisant immanquablement penser à SUMMONING, mais est-ce bien ce que l'on attend de Sami et ses collègues, là est toute la question. THY SERPENT maîtrise l'exercice Ambiant plutôt correctement, mais il ne s'agit pas là de sa spécialité. Les seuls titres offrant réellement du THY SERPENT dans sa forme organique et non pas synthétique, bref ceux que l'on attend du groupe, sont "The Forest Of Blåkulla", "In Blackened Dreams" et "Unknown", ce qui est bien léger. Oublions purement et simplement l'autre version proposée de "In Blackened Dreams", jurant peu avec la version précédemment proposée. La valeur historique de ce témoignage des premiers pas d'un groupe appelé à endosser le sacro-saint statut de "culte" est incontestable, puisqu'on peut déjà trouver ici et là les éléments qui feront de "Forests Of Witchery" et de ses successeurs les petites perles unanimement saluées par les connaisseurs. Cependant il ne semble pas évident que la découverte de THY SERPENT avec cet opus puisse donner envie au curieux néophyte de pousser davantage sa soif de découverte en ce qui concerne le groupe. "Lords Of Twilight" n'offre que bien peu à croquer, tout en étant un incontournable pour le fan hardcore, pour les réenregistrements, logique implacable quand on a rien de nouveau à proposer. Mais sa structure particulièrement bancale, partagée entre le Black et l'Ambiant atmosphérique interprété aux claviers, le dessert considérablement et se le procurer relève bien plus du luxe que de l'indispensable pour les autres.

Huggy : 60% (Mai 2002)