Tiamat - "Sumerian Cry"
Sweden - 1990 - CMFT Productions - 43'36
1. Intro Sumerian Cry
2. In The Shrines Of The King
3. The Malicious Paradise
4. Necption
5. Apothesis
6. Nocturnal Funeral
7. Altar Flame
8. Evilized
9. Where The Servants Ever Dwell
10. Outro Sumerian Cry
11. The Sign Of The Pentagram

Line-up :
Hellslaughter : vocals & guitars
Emetic : guitars
Juck : bass
Najse : drums

TREBLINKA, ça vous dit quelque chose ? J'en doute, et pourtant c'est sous ce patronyme que le groupe de Johan Edlund - exécutant ses basses œuvres sous le poétique pseudonyme de Hellslaughter - fait ses premiers pas discographiques. Tout ceci ne nous rajeunit pas, mais précisons tout de même que la formation est à l'origine des démos "Crawling In Vomit" en 1988 et "Sign Of The Pentagram" en 1989. Et c'est la même année, sur le label Mould In Hell que le groupe suédois sort son premier disque "officiel", un 7'' répondant au titre de "Severe Abomination". Et oui, c'est le même groupe qui une décennie plus tard écrira un titre comme "Vote For Love" ! Très en avance sur son temps par rapport à ce que deviendra plus tard la scène extrême suédoise, TREBLINKA, optant pour le nom de TIAMAT à l'aube de l'enregistrement de son premier album "Sumerian Cry", pratique un Metal très extrême - du moins pour l'époque - à la croisée du Death typique Suédois, bien avant l'arrivée de ENTOMBED, UNLEASHED ou encore DISMEMBER, et du Black originel pur et dur, proche de VENOM, BATHORY ou même CELTIC FROST. Le style est très primaire, très basique, se contentant d'assener des riffs simples mais malsains et de jouer aussi vite que la sommaire technique des jeunes membres du groupe le permet (sauf peut être Thomas Petersson… oops, Emetic voulais-je dire, gratifiant cette galette de quelques solos à la personnalité déjà affirmée) et d'alterner passages furieux et d'autres plus lents, voir mid-tempos. Il faut en effet préciser que la réussite est bien loin d'être au rendez-vous sur ce "Sumerian Cry". Nous avons à faire ici à un disque, qui, bien que son orientation extrême soit très audacieuse, n'est autre que l'œuvre de jeunes gens cherchant à aller aussi loin que possible sans une seconde travailler leur musicalité et la variété de leurs compositions. Morceaux inintéressants, vocaux horriblement laids - une voix Death sommes toutes assez légère -, et production minimaliste, assurée par le jeune ingénieur du son Thomas Skogsberg - faisant ici ses premières armes avant de devenir le producteur de référence que l'on connaît - sont au menu d'un album qui n'a d'intérêt que le témoignage qu'il offre des jeunes jours d'un groupe qui deviendra quelques années plus tard, un chef de file de la scène Metal Atmosphérique mondiale. Evidemment les inconditionnels des disques bâclés ou de prime jeunesse, transpirant la volonté de bien faire, l'underground, et la totale absence de compromis mélodique y trouveront forcément leur compte. Les autres, resterons bien sceptique à l'écoute de ce "Sumerian Cry", qui s'écoute une ou deux fois pour être ensuite voué à lier une amitié éternelle avec la poussière au fond de la dernière étagère de sa discothèque. Néanmoins le disque possède quelques moments se démarquants du reste. On notera quelques riffs sympathiques sur "Necrophagious Shadows" et "Nocturnal Funeral", et un étrange et hilarant passage bluesy (un trait d'humour sans doute) sur "Evilized", mais ces morceaux sont bien loin de sauver l'album de la collision avec l'inutile et l'inepte. Bien heureusement, TIAMAT a changé son fusil d'épaule sur ses œuvres suivantes, reléguant "Sumerian Cry" a sa juste place : dans le dépotoir des graves erreurs de jeunesse.

Huggy : 40% (Mai 2002)



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