Line-up
:
Alhreïs : vocals & guitars
J. Poison : bass
Vagorn : drums
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Un
chroniqueur qui reçoit du matériel à analyser se
trouve généralement face à deux types de productions.
La première étant la dernière réalisation
d'un groupe dont le nom n'est pas inconnu et qui commence à faire
parler de lui. Dans un pareil cas, il est assez commun de partager l'avis
unanime sur le sujet. Dans un deuxième cas, il reçoit
l'enregistrement d'un groupe totalement méconnu et pour lequel
le disque pourrait très bien rester au fond du tiroir que ça
ne changerait rien. Mais il arrive certaines fois que ces catégories
se croisent, non pas qu'un groupe réputé ne vous fasse
pas d'effet, mais qu'une formation totalement obscure accouche d'une
petite merveille. C'est un peu le cas de VINGDAR, nouveau venu sur la
scène française. Que ceux qui ont déjà entendu
parler de cette formation lèvent le doigt
allez ne soyez
pas timide
non, personne ? C'est bien ce que je me disais et pourtant
si vous saviez ce à côté de quoi vous passez. Un
presque chef-d'uvre à l'avenir quasi certain
que
dis-je un prodige sans nom
. Bref, arrêtons de s'emballer,
vous en seriez déçu, de plus je vais cesser de raconter
ma vie, ça va devenir lassant, je vais plutôt traiter de
la leur.
VINGDAR naquit donc à la fin 1999 en temps que one-man-band.
A l'époque, son géniteur Alhreïs élabora le
concept du groupe, une musique apocalyptique prenant ses sources dans
la scène du début de la dernière décennie,
mais avec une vision orientée vers le futur. Il aura fallu deux
ans à notre ami pour former un line-up complet pour enfin parler
de réel groupe. VINGDAR enregistre fin 2002 ce "Ablaze With
Hate" qui sera l'objet de toutes les attentions sur cette page.
Les trois titres de ce MCD nous présentent un Black Metal très
accrocheur et percutant, à la croisée de différents
mouvements. Ici, les ambiances se mélangent avec comme point
central, une musique rapide, brutale et sans équivoque. Même
les accalmies, avec notamment des parties acoustiques, ne font pas retomber
la tension. Le côté insalubre omniprésent de cette
demo nous renvoie directement à l'origine du Black, même
si on est loin d'être en présence d'un groupe se défendant
de vouloir participer au revival True avec un album enregistré
en deux heures mais largement diffusé
une mode assez grotesque
je trouve.
Ici, on pourrait y voir l'influence des DARK FUNERAL pour le côté
expéditif, DARKTHRONE pour le côté malsain, DISSECTION
pour les arpèges et le jeu de batterie et BURZUM pour l'ambiance
générale, mais il va de soit que cette liste est loin
d'être exhaustive. On y retrouve plein d'autres choses ne nous
remémorant pas forcément tel ou tel groupe. Et j'ai bien
dit influence et non pas ombre, car les messieurs mettent à profit
leur éducation tout en ayant une large autonomie qui ne demande
tout de même qu'à s'accroître. La technique instrumentale
du combo est assez stupéfiante et est comme dans la plupart des
cas (pas tous, évidemment, maîtrise ne veut pas forcément
dire talent) génératrice de morceaux prenants. Ici, c'est
surtout la batterie qui est hallucinante. Même si le jeu de Vagorn
n'est pas transcendant d'originalité, on voit bien que le marteleur
de fûts en question sait utiliser son matériel. Aucune
baisse de régime n'est à noter, les rythmes et tempos
effrénés sont tenus à la perfection, c'est que
du bonheur ;). Le reste n'est bien évidemment pas à laisser
pour compte. Il n'y a pas un riff de travers et la précision
de la guitare et de la basse est exceptionnelle. Tout est en place et
aucune hésitation ne se fait sentir. Côté chant,
nous avons droit à un métissé de Black et de Death
du plus bel effet et ce ne serait qu'euphémisme de dire que le
vocaliste en question a un sacré coffre, très extrême
et efficace. Côté production, il n'y a qu'un mot à
retenir : puissance, et ça veut tout dire alors jetez-vous dessus
!
Pour faire
simple, il n'est pas dit que le groupe sorte véritablement de
l'ombre s'il n'intensifie pas sa promotion, mais en tout cas le potentiel
est là. VINGDAR n'attend plus que votre soutien et croyez-moi,
il le mérite
parole de grimoirien (je sais, ça ne
vaut pas grand chose mais bon ;))
Ben
: 85% (Mai 2003)
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