Waltari - "Yeah ! Yeah ! Die ! Die ! Death Metal Symphony In Deep C"
Finland - 1996 - EMI - 59'58

1. Part 1 : Misty Dreariness
2. Part 2 : A Sign
3. Part 3 : Deeper Into The Mud
4. Part 4 : The Struggle For Life And Death Of "Knowledge"
5. Part 5 : Completely Alone
6. Part 6 : Move
7. Part 7 : Time, Irrevelant
8. Part 8 : The Top

Line-up :
Kärsty Hatakka : vocals & bass
Jariot Lehtinen : guitars
Roope Latvala : guitars
Janne Parviainen : drums
Additional Musicians :
Toni Koivusaari : grunts
THE AVANTI ! ORCHESTRA

WALTARI est un groupe finlandais relativement inconnu dans nos contrées, auteur depuis presque 15 ans d'une bonne douzaine d'album et de maxi divers. Mené de main de maître par le loufoque Kärsty Hatakka - aux coupes de cheveux complètement extravagantes -, le groupe se distingue par sa propension à toucher à tout et à l'intégrer à une base Metal. Son Metal iconoclaste lui vaut une réputation non usurpée en Finlande bien sûr, mais aussi en Allemagne et dans les pays Est-Européens. En 1996, Hatakka réalise sa plus grande ambition, à savoir créer et enregistrer une véritable symphonie Death Metal accompagnée d'un orchestre, le tout pour raconter une histoire de science-fiction dont le déroulement est trop complexe pour que je rentre dans les détails. N'étant ni un habitué des compositions classiques, et encore moins un groupe de Death Metal, WALTARI devait relever un challenge assez énorme, qu'il accompli avec un tel brio, que cet album au titre parodique ("Yeah ! Yeah ! Die ! Die ! Death Metal Symphony In Deep C", difficile de trouver pire !) se classe d'office parmi les OVNI du Metal et de la musique dite "Rock" en général. Affublé de l'excellent orchestre finlandais AVANTI ! et de Toni Koivusaari, membre de AMORPHIS et "grunter" de premier ordre, WALTARI (dont Roope Latvala , il faut le savoir, fait partie, plus connu en France pour ses duels de solo virtuoses avec Alexi Laiho au sein de SINERGY) compose et enregistre une œuvre unique, intemporelle et surtout absolument géniale. Tout commence avec ce long, "Misty Dreariness", pièce entièrement classique d'une qualité rare, qu'on croirait échappée du cerveau d'un compositeur romantique du 19e siècle. Belle introduction aux accents tragiques et menaçants, cette pièce magnifiquement arrangée et interprétée ouvre l'album de manière magistrale, jouant plus ou moins le rôle de Bande Originale d'un film se déroulant grâce aux textes formant un concept sur la totalité de l'album. Puis, les titres s'enchaînent et ne se ressemblent pas. "A Sign", "Deeper Into The Mud", servent à l'auditeur un plat à base de Death, de Classique ultra puissant, morceaux épiques, ultra riches, très originaux (une fois encore, WALTARI n'étant pas un groupe de Death, le groupe pratique le style avec une certaine originalité). Vocaux féminins d'opéra, voix Death, chant halluciné de Kärsty Hatakka, guitares ultra lourdes ou agressives, violons romantiques, tout, absolument tout est mis en œuvre pour faire de cette symphonie une œuvre foncièrement épique, diversifiée, inspirée. Le sens de la mélodie et de l'arrangement de Hatakka (quasi unique compositeur du disque, rendons-lui hommage) est tout bonnement stupéfiant. En témoigne ce "Completely Alone", autre pièce entièrement classique, alternant sombres passages rampants et valse à la CHOSTAKOVITCH, finissant dans d'étranges bruitages spatiaux se mariant à merveille avec les violons cabotins. Tout bonnement génial ! De plus chaque morceau et chaque titre dans sa structure suivent l'histoire prétexte à ce mixage parfait de musiques à des lieues artistiques les unes des autres. Et inutile de croire que WALTARI se contente d'appliquer une recette. Chaque morceau possède son innovation ou sa particularité. A ce petit jeu "Move" est de loin le titre le plus surprenant de l'album. A mi-chemin entre le Classique, le Metal, et … Le Hip Hop, le morceau est tout bonnement fantastique ! Cuivres guerriers, guitares rythmiques plombées, chant rappé de Kärsty, chant d'opéra, ce titre progressif d'environs 5 minutes prouve à lui tout seul le génie créatif de WALTARI. Autre titre mélangeant les styles avec brio, ce "The Top" chargé de clôturer le disque, ou comment faire du Classique sur un beat Electro/Techno ! Certains thèmes sont repris d'un morceau à un autre pour créer des liens et faire de l'album une unité indivisible. Reléguant tous les THERION et HOLLENTHON aux rangs d'amateurs avant même que ceux-ci débutent leurs explorations Metalico-classiques, WALTARI est l'auteur du meilleur mariage Metal/Classique jamais crée. A noter que "Yeah ! Yeah ! Die ! Die ! A Death Metal Symphony In Deep C" est pourvu d'un morceau bonus caché en fin d'album qui pourra renseigner davantage l'auditeur sur le style habituel des finlandais. D'autre part, WALTARI a remis le couvert en 1999 avec "Evangelikum", autre opéra Metal, joué sur scène à Helsinki - avec dans le rôle de la soprano Tarja de NIGHTWISH - mais malheureusement jamais enregistré. Et cette fois Hatakka a été encore plus loin en créant pour l'occasion… un ballet !

Huggy : 99% (Juillet 2002)



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