Line-up
:
Lars Eric Si : vocals
Carl August Tidemann : guitars
K. Haugen : guitars
Paul S. : bass
Jan Axel Von Blomberg : drums
Andy Winter : keyboards
Additional Musician :
Drajelovitch : vocals
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WINDS
est un nouveau groupe norvégien (et oui encore un), qui débarque
de je ne sais où (musique venue d'ailleurs il me semble, mais
je ne saurais situer si c'est dans l'infiniment grand ou l'infiniment
petit) avec je ne sais quoi (c'est vraiment bien de voir un peu d'originalité
dans ce monde quasi stigmatisé). Avec en son sein quelques perles
bien connues et surtout réputées, comme Jan Axel Von Blomberg
(Hellhammer), l'excellent et panthéonien batteur de MAYHEM, ARCTURUS,
THE KOVENANT et j'en passe et Carl August Tidemann, auteur des sublimes
solis de "La Masquerade Infernale" du même ARCTURUS,
la formation a, de base, de sérieux atouts à défendre,
même si, rien que ça nous fait d'emblée adhérer
à la cause. Loin d'être des manchots, WINDS nous arrive
en cette année 2001 sur le label italien Avantgarde Music qui,
aux vues de ses signatures, porte décidément très
bien son nom et, ce n'est pas avec cette dernière qu'il va faillir
à sa réputation.
Musicalement, décrire un tel objet relève d'un gros défit.
C'est un Metal très doux, très sombre, très planant,
très atmosphérique,
Il est déjà difficile
de dire où commence ce MCD. En effet, on trouve un morceau caché
se situant avant la première plage, de ce fait, je ne sais si
on doit le prendre en compte. Il faut aussi savoir que la courte durée
du premier "vrai" morceau du CD le caractérise comme
étant l'introduction de celui-ci. Bref, à l'écoute,
le morceau en question dénote clairement du reste. Une sorte
de mini-parade cosmique (53 secondes de claviers bizarroïdo-psychédéliques)
qui voudrait peut-être nous tromper en nous indiquons une fausse
direction. Ce morceau n'apporte pas grand chose en soi, j'imagine que
c'est plus une expérimentation qui a été placée
en ghost track pour avoir sa place mais qui ne fait pas partie intégrante
de l'uvre. Le début réel de "Of Entity And
Mind" s'orchestre autour de cette intro très bizarre elle
aussi. "Inception Perspective" ouvre le bal doucement mais,
à la différence de beaucoup d'intro dans le metal, on
y trouve tous les instruments qui ont leur place bien définie
(nappes de claviers, petits soli de guitare, mélodie mélancolique
à la basse, batterie martial). Une sorte de morceau mi Trip-Hop
mi Electro, un peu à la manière d'un "A Bloodsword
And A Colder Sun" sur le dernier MAYHEM ("Grand Declaration
Of War") mais en moins synthétique. Même le chant
est là, alterné entre voix robotisées et chant
presque murmuré (cette phrase et surtout, la façon dont
elle est dite me donne encore des frissons : "A burst of flames
from a radiant glow"), il nous donne l'impression d'assister à
un dialogue entre deux personnalités d'une même unité,
une schizophrénie vocale en somme :).
Pour le reste, le tout se joue principalement autour des claviers (piano
surtout) de monsieur Winter, le compositeur principal du groupe. Les
rythmiques de guitares le suivent généralement pour donner
un contraste entre une certaine agressivité et une douceur, contraste
que l'on retrouvera tout au long de ces quatre titres. D'autre part,
quand c'est au tour des guitares acoustiques de faire leur entrée,
on assiste à un duo piano / guitare des plus recherché.
On pourrait croire que les parties respectives n'aient rien à
voir entre elle et pourtant, elles s'accordent à merveille. D'ailleurs,
on reconnaît très bien la touche de Carl pour les solis.
On les croiraient tout droit sorti de cet album sur lequel il a travaillé,
toujours d'une beauté certaine, très fluides et inspirés.
C'est d'ailleurs vers ARCTURUS que j'irais aussi comparer le jeu de
Jan, en effet, le tempo assez moyen de WINDS le prive de passages rapides
à la MAYHEM mais ses parties sont plus abouties, diversifiées
et recherchées que dans THE KOVENANT. On a droit quelques fois
à la double grosse caisse, mais paradoxalement, ça donne
toujours un air feutré et charmant. Mais c'est surtout la voix
de Lars qui donne cette impression de délicatesse. Jamais agressive,
jamais criarde, toujours posée, calme, claire, seule ou en chur,
murmurée ou plus expansive, elle donne cet air assez sidéral
aux compositions.
Ce groupe est un réel paradoxe en soi. A la fois, la richesse
et la profondeur de la musique nous donne envie de nous envoler, avec,
à notre disposition, un espace sans limite. Mais, d'un autre
côté, cette uvre nous paraît tellement intimiste
et chaleureuse, une sorte de thérapie pour rendre notre vie meilleure
(?), pour nous apaiser du moins, nous poser, nous déstresser,
en clair, nous calmer. Une réflexion personnelle et interne,
"Reflections Of The I" ne sera pas le titre du premier album
pour rien.
A rapprocher d'un ARCTURUS pour ses sonorités, avec le côté
barré en moins, WINDS, apporte un nouveau souffle à cette
scène en perdition. Quel bonheur.
Ben
: 90%
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